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Jean-Jacques ROUSSEAU - Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalités parmi les hommes (seconde partie)


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Bonjour, 

j'ai une Introduction et explication du texte Jean-Jacques ROUSSEAU - Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalités parmi les hommes (seconde partie), à faire et je dois répondre à trois questions, voici ce que j'ai fait pouvez vous me donner vos avis, c'est mon premier DM philo et je suis un peu perdue

Merci de votre aide

 

DM - Jean-Jacques Rousseau.pdfAller chercher des informations… mon travail - jean jacques rousseau.pdfAller chercher des informations…

  • E-Bahut
Posté(e)

Dans un premier temps, je trouve gonflé que votre prof vous dise "faites des recherches sur internet" pour expliquer un concept philosophique comme l'état de nature chez Rousseau... Il aurait pu vous faire cours dessus.

Donc, puisque nous sommes sur internet, disons que ma réponse fait partie de tes recherches, ok? Ok!

 

1° Qu'est-ce que "l'état de nature" chez Rousseau?

Notre ami savoyard Jean-Jacques Rousseau, qui aimait qu'une femme lui rougisse les fesses à coups de brosse à cheveux, ne s'est pas contenté d'écrire ses confessions. Il a aussi piqué une bonne partie de la philosophie politiques des rosbifs, nos ennemis héréditaires, pour faire la sienne. L'état de nature, chez Rousseau, est un concept, une idée: comment était l'humanité avant les lois et la civilisation? Cette idée vient en partie du philosophe Thomas Hobbes, qui l'a formulé dans son ouvrage Le Léviathan (1651): dans une société sans loi, chacun a le droit naturel d'user de violence pour protéger sa propre vie, et on se retrouve dans un état de guerre de chacun contre tous. D'où sa célèbre citation: l'homme est un loup pour l'homme.

a) L'état de nature: Mais s'il a l'air de reprendre le concept sous un autre angle plus historique, plus généalogique, il ne faut pas oublier que l'état de nature chez Rousseau reste un concept purement hypothétique. C'est très important: l'état de nature n'a jamais existé, ni dans le passé ni ailleurs, Rousseau le sait et l'affirme, c'est un concept dont l'intérêt réside dans l'expérience de pensée. Il ne s'agit pas d'imaginer la préhistoire, ou des cultures primitives, mais simplement d'imaginer par soustraction une société qui n'a jamais existé: que se passerait-il sans les lois et la civilisation?

b) La loi du plus fort: Selon Rousseau, qui décrit le raisonnement dans son livre Le contrat social (1762), si nous vivions à l'état de nature sans loi, sans civilisation, sans morale, sans chefs, sans organisation sociale, alors ce serait la loi du plus fort. C'est-à-dire le chaos, car personne n'est assez fort pour rester le plus fort bien longtemps. Le plus fort peut effectivement casser la gueule de son voisin pour prendre ce qu'il veut... Jusqu'à ce que son voisin discute avec d'autres faibles et forme une alliance pour aller casser la gueule du plus fort à plusieurs. Ou tout simplement: lui mente et le piège pour que le plus fort aille voir ailleurs ou rencontre un destin funeste. Ou encore: lui mente et le trahisse, en l'égorgeant dans son sommeil ou en empoisonnant sa boisson. Ce qui compte, c'est que la loi du plus fort n'étant fondée sur rien d'autres qu'une obligation pratique d'obéir au plus fort, il suffit de se débarrasser du plus fort pour être débarrassé de l'obligation (et tuer quelqu'un n'est jamais si difficile, le corps humain est fragile et les moyens nombreux). D'où la nécessité de passer à une forme supérieure d'organisation, une vraie loi qui reposerait sur autre chose que la force.

c) Le contrat social: les individus forts ou faibles passeraient alors un contrat, ils renoncent à leur droit naturel d'exercer la violence, et remettent ce droit à une autorité. Cette autorité n'est pas dans les mains du plus fort, c'est un principe de loi (au tribunal, si j'assassine le juge, la loi est toujours la même et son autorité est encore légitime, un autre juge s'occupera de mon procès: l'obligation d'obéir au principe de la loi ne peut pas disparaître en se débarrassant de l'exécutant de la loi, ce nouveau régime du principe n'a plus rien à voir avec le chaos qui régnait dans la loi du plus fort). Cette autorité politique peut être incarnée par une figure de force: un roi par exemple. Mais lorsque le roi meurt, l'Etat et les lois demeurent (c'est le sens de l'expression "le Roi est mort, vive le Roi": la personne physique peut mourir, mais l'autorité politique qu'elle incarnait temporairement existe toujours). Et au final, un roi n'est qu'une façon d'incarner l'autorité politique, dont l'Etat n'a pas nécessairement besoin: par exemple la Suisse n'a pas de roi, pourtant ses institutions sont plus stables et sa population plus respectueuse des lois qu'en Thaïlande ou au Royaume-Uni.

 

2° Si on se limite au début du texte, c'est la propriété privée qui est à l'origine du passage de l'état de nature à celui de société civile. Pourtant, Rousseau sort assez vite de cet exemple simpliste, qui était visiblement écrit pour accrocher le lecteur. Ce qui assure le passage, c'est en fait une accumulation d'idées successives, renforcées au fil des générations, qui ont lentement fait dériver l'humanité vers la société civile.

Posté(e)
  Le 27/10/2022 à 14:08, Calliclès a dit :

Dans un premier temps, je trouve gonflé que votre prof vous dise "faites des recherches sur internet" pour expliquer un concept philosophique comme l'état de nature chez Rousseau... Il aurait pu vous faire cours dessus.

Donc, puisque nous sommes sur internet, disons que ma réponse fait partie de tes recherches, ok? Ok!

 

1° Qu'est-ce que "l'état de nature" chez Rousseau?

Notre ami savoyard Jean-Jacques Rousseau, qui aimait qu'une femme lui rougisse les fesses à coups de brosse à cheveux, ne s'est pas contenté d'écrire ses confessions. Il a aussi piqué une bonne partie de la philosophie politiques des rosbifs, nos ennemis héréditaires, pour faire la sienne. L'état de nature, chez Rousseau, est un concept, une idée: comment était l'humanité avant les lois et la civilisation? Cette idée vient en partie du philosophe Thomas Hobbes, qui l'a formulé dans son ouvrage Le Léviathan (1651): dans une société sans loi, chacun a le droit naturel d'user de violence pour protéger sa propre vie, et on se retrouve dans un état de guerre de chacun contre tous. D'où sa célèbre citation: l'homme est un loup pour l'homme.

a) L'état de nature: Mais s'il a l'air de reprendre le concept sous un autre angle plus historique, plus généalogique, il ne faut pas oublier que l'état de nature chez Rousseau reste un concept purement hypothétique. C'est très important: l'état de nature n'a jamais existé, ni dans le passé ni ailleurs, Rousseau le sait et l'affirme, c'est un concept dont l'intérêt réside dans l'expérience de pensée. Il ne s'agit pas d'imaginer la préhistoire, ou des cultures primitives, mais simplement d'imaginer par soustraction une société qui n'a jamais existé: que se passerait-il sans les lois et la civilisation?

b) La loi du plus fort: Selon Rousseau, qui décrit le raisonnement dans son livre Le contrat social (1762), si nous vivions à l'état de nature sans loi, sans civilisation, sans morale, sans chefs, sans organisation sociale, alors ce serait la loi du plus fort. C'est-à-dire le chaos, car personne n'est assez fort pour rester le plus fort bien longtemps. Le plus fort peut effectivement casser la gueule de son voisin pour prendre ce qu'il veut... Jusqu'à ce que son voisin discute avec d'autres faibles et forme une alliance pour aller casser la gueule du plus fort à plusieurs. Ou tout simplement: lui mente et le piège pour que le plus fort aille voir ailleurs ou rencontre un destin funeste. Ou encore: lui mente et le trahisse, en l'égorgeant dans son sommeil ou en empoisonnant sa boisson. Ce qui compte, c'est que la loi du plus fort n'étant fondée sur rien d'autres qu'une obligation pratique d'obéir au plus fort, il suffit de se débarrasser du plus fort pour être débarrassé de l'obligation (et tuer quelqu'un n'est jamais si difficile, le corps humain est fragile et les moyens nombreux). D'où la nécessité de passer à une forme supérieure d'organisation, une vraie loi qui reposerait sur autre chose que la force.

c) Le contrat social: les individus forts ou faibles passeraient alors un contrat, ils renoncent à leur droit naturel d'exercer la violence, et remettent ce droit à une autorité. Cette autorité n'est pas dans les mains du plus fort, c'est un principe de loi (au tribunal, si j'assassine le juge, la loi est toujours la même et son autorité est encore légitime, un autre juge s'occupera de mon procès: l'obligation d'obéir au principe de la loi ne peut pas disparaître en se débarrassant de l'exécutant de la loi, ce nouveau régime du principe n'a plus rien à voir avec le chaos qui régnait dans la loi du plus fort). Cette autorité politique peut être incarnée par une figure de force: un roi par exemple. Mais lorsque le roi meurt, l'Etat et les lois demeurent (c'est le sens de l'expression "le Roi est mort, vive le Roi": la personne physique peut mourir, mais l'autorité politique qu'elle incarnait temporairement existe toujours). Et au final, un roi n'est qu'une façon d'incarner l'autorité politique, dont l'Etat n'a pas nécessairement besoin: par exemple la Suisse n'a pas de roi, pourtant ses institutions sont plus stables et sa population plus respectueuse des lois qu'en Thaïlande ou au Royaume-Uni.

 

2° Si on se limite au début du texte, c'est la propriété privée qui est à l'origine du passage de l'état de nature à celui de société civile. Pourtant, Rousseau sort assez vite de cet exemple simpliste, qui était visiblement écrit pour accrocher le lecteur. Ce qui assure le passage, c'est en fait une accumulation d'idées successives, renforcées au fil des générations, qui ont lentement fait dériver l'humanité vers la société civile.

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merci beaucoup pour cette réponse tu m'as beaucoup aidé, par contre je n'arrive pas pour la métaphore « les fruits sont à tous, et que la terre n’est à personne ». peux tu m'aider à l'expliquer car pour moi cela signifie que la terre est libre qu'elle n'appartient à personne et que chaque personne peut aller récolter ses fruits sans avoir besoin d'autorisation

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