Chopper84 Posté(e) le 19 octobre 2022 Signaler Posté(e) le 19 octobre 2022 Bonjour Quelqu'un pourrait il m'aider à répondre à cette question: Notre accès à la vérité dépend il de la culture à laquelle on appartient? Merci par avance toute aide est bienvenue 😁 Citer
E-Bahut Calliclès Posté(e) le 19 octobre 2022 E-Bahut Signaler Posté(e) le 19 octobre 2022 (modifié) Réponse courte: non, mais... Réponse longue: Si l'accès à la vérité dépendait de la culture, il n'y aurait pas de vérité universelle. Il y aurait autant de résultats possibles à une opération qu'il y a de langues ou de religions dans le monde. Or ce n'est pas le cas: si l'écriture d'une équation peut varier d'une culture à l'autre, le raisonnement et la réponse sont universels. Cependant, comment apprendre à accéder à la vérité, sinon par la culture? C'est la plus ou moins grande place accordée à la science qui permet de progresser dans ce domaine. Par l'idéologie et l'arrière-plan ontologique qu'elle transmet, une culture peut plus ou moins favoriser l'éducation et la recherche. Exemple: Sans surprise, on n'attend pas que le prochain prix Nobel de Physique soit un scientifique de Kaboul qui a grandi chez les Talibans, car la politique culturelle de l'Afghanistan envers les sciences et la recherche est désastreuse (les Talibans de retour au pouvoir ont pris comme première mesure de diminuer l'accès à l'éducation des femmes, des universitaires ont fui ou cessé leur activité, les universités voient leur budget diminuer, la liberté d'expression est en chute libre, ils s'acheminent vers un obscurantisme assumé), on s'attend plutôt à ce qu'il ou elle vienne d'un pays qui a un réseau universitaire développé et bien financé, quelque part en Europe, aux Etats-Unis ou au Japon par exemple. La culture, dans l'accès à la vérité, peut servir de frein ou d'accélérateur selon les conditions. Pour la science particulière qu'est la primatologie, les scientifiques occidentaux étaient en retard au cours du XXe siècle, c'était un domaine un peu méprisé de la biologie pour une raison culturelle ancienne: l'occident méprise les singes et les associe à des créatures grotesques qui essaient d'imiter l'humain (d'où notre expression "singer"). En Asie, en revanche, la mythologie indienne comporte un dieu-singe populaire, Hanuman, qui s'est exporté dans d'autres pays voisins (devenu Sun Wukong en Chine). Certains des meilleurs primatologues au monde viennent d'Asie. Non parce que nos savants seraient moins capables de comprendre les singes (d'où qu'ils viennent, ce sont des scientifiques professionnels), mais parce que lorsque les universités et les instituts de recherche attribuent leurs crédits, les Occidentaux dépensent moins pour la recherche sur les primates, culturellement le sujet leur paraît moins sérieux. Modifié le 19 octobre 2022 par Calliclès Chopper84 a réagi à ceci 1 Citer
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