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Philosophie ,explication de texte,Traité politique (1622)


Oriane

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  • E-Bahut
Il y a 1 heure, Oriane a dit :

Non cets une explication de texte les autres feuilles Cets pour la methode

Salut Oriane,

Alors moi, je suis ravi de filer un coup de main à des élèves de Tle. Quel que soit le niveau: initié à la philosophie, curieux, dégoûté, peu importe: ça me fait plaisir de vous donner quelques indices et de rappeler la méthode tout en déblatérant sur des auteurs que j'aime profondément. Mais si tu postes un sujet la veille pour le lendemain: c'est trop tard, il fallait s'y prendre avant.

Donc essayons de sauver les meubles, je reprends le sujet à minuit passée, voyons voir ce qu'on peut dire de ce passage de Spinoza.

C'est un texte qui pose la question de la liberté: suis-je libre, qu'est-ce qui m'appartient vraiment, que puis-je décider?

La réponse de Spinoza est relativement simple: on peut se faire dominer par le corps, en étant immobilisé ou empêché de fuir, et on peut se faire dominer par l'âme, par la crainte ou la promesse de récompenses. Le critère de la liberté repose dans la capacité à user de raison. On est d'autant plus libre qu'on est davantage disposé à suivre la raison.

Le plan du texte est clair: le premier paragraphe constitue un raisonnement présentant d'abord quatre exemples, avant de les catégoriser (pour l'exemple, imaginons que je te demande quelque chose, n'importe quoi: tu es libre d'accepter ou de refuser, mais cette liberté peut varier selon les conditions, on va le voir).

1) Notre corps peut être dominé matériellement, par des entraves (à quel point es-tu libre de refuser, Oriane, si je te menotte au radiateur?)

2) Notre corps peut être piégé matériellement (à quel point es-tu libre si je te coince nue et sans arme dans une pièce sans fenêtre, en verrouillant la porte derrière moi?)

3) Notre âme peut être dominée par la crainte (à quel point es-tu libre si je te menace d'une mort atroce et douloureuse, toi ou des membres de ta famille? Si j'ai un revolver braqué sur la tête de ta petite soeur, pas besoin de t'enchaîner au radiateur).

4) Notre âme peut être dominée par la promesse de récompenses (à quel point es-tu libre si je mets vingt mille euros sur la table pour que tu fasses ce que je te demande? Et cent mille euros? Un million?)

Spinoza conclue ce paragraphe en rangeant ces exemples dans des catégories: les cas 1 et 2 sont une domination du corps, mais les cas 3 et 4 sont une domination de l'âme.

Donc on peut être dépossédé de notre liberté dans notre corps ou dans notre âme (ou les deux en même temps, d'ailleurs). Spinoza enchaîne sur la suite du raisonnement dans le deuxième paragraphe:

Il rajoute que la "capacité intérieure de juger" peut être faussée, par un mensonge. Si je ne t'inflige aucune des contraintes évoquées dans les cas 1 à 4 (menottes, piège, menace, promesse), mais que je te donne une fausse information (par exemple: "il faut que tu acceptes, sinon ta mère va mourir, c'est le seul moyen"), il est possible que tu prennes librement la décision de m'obéir, mais que ce raisonnement repose sur de fausses prémisses: tu as été trompée.

Spinoza en vient donc à sa thèse: ce qui permet d'être vraiment libre, c'est la capacité à "user droitement de la raison". Donc de former un jugement libre (sans les contraintes des cas 1 à 4), et éclairé (qui ne soit pas trompé par de fausses informations). Spinoza rajoute deux choses en sous-texte, qui ne sont pas faciles à saisir mais participent lourdement à la doctrine de l'auteur:

1) qu'il y a des degrés de liberté. Ce n'est pas une logique binaire, dans laquelle tu es soit libre, soit contrainte: tu es plus ou moins libre selon ta capacité à user droitement de la raison (par exemple, lorsque tu es trompée par un mensonge, tu es certes privée de liberté réelle, mais tu es plus libre que si tu étais enchaînée au radiateur). Pour Spinoza la liberté est un gradiant, on peut nuancer les degrés de liberté selon la situation, c'est un système complexe.

2) La liberté consiste à suivre des règles, mais celles de la raison. Donc être libre, ce n'est pas faire ce qui nous fait envie (cela, ce serait juste suivre les caprices de ses désirs changeants au fil du temps: je veux une glace, je veux aller au parc, je veux voyager, puis rentrer à la maison, puis manger une autre glace, puis... suivre la dernière pulsion en cours n'est pas être libre, ce serait plutôt être esclave de ses envies. Et dans notre monde actuel de l'image et de la marchandise, une personne qui confond "être libre" avec "suivre ses envies" se fera avoir par la première pub qui passe, changera d'avis à la seconde pub, et finira ruinée bien avant d'être à l'abri des messages publicitaires). Être libre pour Spinoza, c'est suivre un cheminement rationnel. Suivre les contraintes de la raison n'est donc pas un manque de liberté: c'est la liberté elle-même.

Modifié par Calliclès
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il y a 22 minutes, Calliclès a dit :

Salut Oriane,

Alors moi, je suis ravi de filer un coup de main à des élèves de Tle. Quel que soit le niveau: initié à la philosophie, curieux, dégoûté, peu importe: ça me fait plaisir de vous donner quelques indices et de rappeler la méthode tout en déblatérant sur des auteurs que j'aime profondément. Mais si tu postes un sujet la veille pour le lendemain: c'est trop tard, il fallait s'y prendre avant.

Donc essayons de sauver les meubles, je reprends le sujet à minuit passée, voyons voir ce qu'on peut dire de ce passage de Spinoza.

C'est un texte qui pose la question de la liberté: suis-je libre, qu'est-ce qui m'appartient vraiment, que puis-je décider?

La réponse de Spinoza est relativement simple: on peut se faire dominer par le corps, en étant immobilisé ou empêché de fuir, et on peut se faire dominer par l'âme, par la crainte ou la promesse de récompenses. Le critère de la liberté repose dans la capacité à user de raison. On est d'autant plus libre qu'on est davantage disposé à suivre la raison.

Le plan du texte est clair: le premier paragraphe constitue un raisonnement présentant d'abord quatre exemples, avant de les catégoriser (pour l'exemple, imaginons que je te demande quelque chose, n'importe quoi: tu es libre d'accepter ou de refuser, mais cette liberté peut varier selon les conditions, on va le voir).

1) Notre corps peut être dominé matériellement, par des entraves (à quel point es-tu libre de refuser, Oriane, si je te menotte au radiateur?)

2) Notre corps peut être piégé matériellement (à quel point es-tu libre si je te coince nue et sans arme dans une pièce sans fenêtre, en verrouillant la porte derrière moi?)

3) Notre âme peut être dominée par la crainte (à quel point es-tu libre si je te menace d'une mort atroce et douloureuse, toi ou des membres de ta famille? Si j'ai un revolver braqué sur la tête de ta petite soeur, pas besoin de t'enchaîner au radiateur).

4) Notre âme peut être dominée par la promesse de récompenses (à quel point es-tu libre si je mets vingt mille euros sur la table pour que tu fasses ce que je te demande? Et cent mille euros? Un million?)

Spinoza conclue ce paragraphe en rangeant ces exemples dans des catégories: les cas 1 et 2 sont une domination du corps, mais les cas 3 et 4 sont une domination de l'âme.

Donc on peut être dépossédé de notre liberté dans notre corps ou dans notre âme (ou les deux en même temps, d'ailleurs). Spinoza enchaîne sur la suite du raisonnement dans le deuxième paragraphe:

Il rajoute que la "capacité intérieure de juger" peut être faussée, par un mensonge. Si je ne t'inflige aucune des contraintes évoquées dans les cas 1 à 4 (menottes, piège, menace, promesse), mais que je te donne une fausse information (par exemple: "il faut que tu acceptes, sinon ta mère va mourir, c'est le seul moyen"), il est possible que tu prennes librement la décision de m'obéir, mais que ce raisonnement repose sur de fausses prémisses: tu as été trompée.

Spinoza en vient donc à sa thèse: ce qui permet d'être vraiment libre, c'est la capacité à "user droitement de la raison". Donc de former un jugement libre (sans les contraintes des cas 1 à 4), et éclairé (qui ne soit pas trompé par de fausses informations). Spinoza rajoute deux choses en sous-texte, qui ne sont pas faciles à saisir mais participent lourdement à la doctrine de l'auteur:

1) qu'il y a des degrés de liberté. Ce n'est pas une logique binaire, dans laquelle tu es soit libre, soit contrainte: tu es plus ou moins libre selon ta capacité à user droitement de la raison (par exemple, lorsque tu es trompée par un mensonge, tu es certes privée de liberté réelle, mais tu es plus libre que si tu étais enchaînée au radiateur). Pour Spinoza la liberté est un gradiant, on peut nuancer les degrés de liberté selon la situation, c'est un système complexe.

2) La liberté consiste à suivre des règles, mais celles de la raison. Donc être libre, ce n'est pas faire ce qui nous fait envie (cela, ce serait juste suivre les caprices de ses désirs changeants au fil du temps: je veux une glace, je veux aller au parc, je veux voyager, puis rentrer à la maison, puis manger une autre glace, puis... suivre la dernière pulsion en cours n'est pas être libre, ce serait plutôt être esclave de ses envies. Et dans notre monde actuel de l'image et de la marchandise, une personne qui confond "être libre" avec "suivre ses envies" se fera avoir par la première pub qui passe, changera d'avis à la seconde pub, et finira ruinée bien avant d'être à l'abri des messages publicitaires). Être libre pour Spinoza, c'est suivre un cheminement rationnel. Suivre les contraintes de la raison n'est donc pas un manque de liberté: c'est la liberté elle-même.

Donc je peux rédiger tout sa???ou cst un exemple car j’ai pas le temps😭😭😭et il y’a combien de partie??s’il vous plaît je galère aidez moi

 

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  • E-Bahut

Ah, si tu es complètement larguée par la méthode (votre prof vous a donné un document assez long, qui me semble clair), voici mon conseil:

1) respire un grand coup.

2) Tu vas faire un premier petit paragraphe d'introduction, dans lequel tu vas écrire a) de quoi ça parle (de liberté), b) quel problème philosophique ça pose (le critère de la liberté), c) quelle réponse ça donne à ce problème (la raison est le critère de la liberté), et d) le plan du texte.

3) le texte est en deux paragraphes, ça tombes bien, Spinoza est un mec qui applique ses propres conseils et suit un méthode rationnelle: il y a deux parties dans ce texte. J'ai longuement expliqué le plan dans ma première réponse.

4) Une fois que ton intro est rédigée, tu peux passer au commentaire. Ton commentaire doit avoir autant de parties que le texte lui-même (logique, c'est un commentaire linéaire). Commences par expliciter la première phrase, puis dis à quoi elle sert par rapport au reste du texte. Précise le sens des mots utilisés, les concepts évoqués, et dis où on se situe.

5) Fais pareil avec la phrase d'après, puis la phrase d'après... Jusqu'à la fin du texte.

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