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Corrigé dissertation


DJhuff

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Bonjour. Voici une question de dissertation, et la dissertation que j'ai réalisé:

" La technique est-elle libératrice ou au contraire un facteur d'esclavage ?

Au XXIème siècle, la technique est l'essence même de nos sociétés développées. Tout n'est que question de transformation de la nature, de son amélioration. On regarde un pommier et on ne s'interroge que sur le nombre de fruits qu'il produira au cours de l'année. De la même manière, on ne fixe une forêt ou un fleuve que pour estimer leur rendement, en tant que combustible ou force de poussée nécessaire à la production d'électricité. Cette manipulation de la nature pour le profit a profondément modifié notre civilisation. Le travail manuel a été supplanté par le progrès, ce dernier s'accompagnant de la fin officielle de l'esclavage, et ainsi la liberté supposée de tout être humain. Pourtant, cette liberté nouvelle obtenue par la technique, fit suite à des écarts de richesse et de niveau de vie sans précédent. Un nombre de plus en plus élevé d'individus peine à subvenir à ses besoins quand certains possèdent des richesses suffisantes pour acheter un pays. Ces inégalités, favorisées par une mondialisation toujours plus importante et dynamique, ont reconduit à remettre en cause la technique et ses progrès, et à s'interroger.
Ainsi, la technique est-elle libératrice ou au contraire un facteur d'esclavage ?
La technique est l'ensemble des moyens, matériels et intellectuels, qui permettent de transformer la nature.
La liberté est un droit que tout individu possède et peut faire prévaloir. Toutefois, les sociétés et pays ne s'entendent pas forcément sur ces libertés (liberté d'expression, de pensée, ...).
L'esclavage est la servitude d'un être humain, qui se retrouve dépossédé de ses droits et de sa dignité, par un autre être humain. Un facteur d'esclavage désigne tout ce qui peut favoriser l'esclavage.
On peut alors poser la problématique suivante, au vu des des précédentes définitions:
"La liberté est-elle atteinte grâce à la technique ?"
En premier lieu, nous verrons que la technique fût un préambule nécessaire à la liberté effective. En second lieu, nous nous apercevrons que cette technique, synonyme d'industrialisation, fût un facteur d'inégalités gigantesques, remettant ainsi en cause la liberté. Enfin, en dernier lieu, nous découvrirons que la technique telle que nous l'employons ne permet pas d'atteindre la liberté.

 

         La liberté atteinte grâce à la technique

Au XVIIIème siècle, l'esclavage est une véritable industrie, celle des individus à la couleur de peau noire, uniquement considérés comme des biens avec une valeur en tant que force de travail. Ils sont utilisés comme moyens matériels pour la technique. Ils font pousser les champs, ils récoltent le coton, ils coupent le bois. La fin de l'esclavage dans de nombreux pays correspond au début de l'ère industrielle. L'industrialisation, une forme de technique révolutionnaire qui démultiplie les profits. De nouveaux moyens matériels, les machines, voient le jour, plus productives que les "noirs". Cette nouvelle technique favorise ainsi la liberté des personnes à la couleur de peau noire, elles ne sont plus considérées comme des moyens matériels, mais comme des individus. L'esclavage est officiellement aboli en 1865, grâce aux nouveaux moyens matériels utilisés.
Au XXème siècle, la technique au sens d'industrialisation continue de se moderniser, affectant tous les aspects de la vie quotidienne. L'espèce humaine, prompte à faire la guerre, a rapidement vu l'efficacité des machines en tant qu'engins de mort. Les deux conflits qui ont secoué le monde au cours de ce même siècle ont vu l'apparition de machines meurtrières (baïonnette, grenade, bombardier, sous-marin, ...). Les hommes partirent au front utiliser ces machines, les femmes demeurèrent dans leurs pays et travaillèrent, remplaçant les soldats partis. A la fin de chacun de ces conflits, elles ont vu leurs libertés se multiplier (liberté de vote, du travail, d'expression). Ainsi, indirectement, la technique a permis d'atteindre la liberté pour les femmes.
        Toutefois, cette nouvelle technique bouleversa l'ordre mondiale, et conduisit à de profondes mutations dans les sociétés humaines.

        La technique, facteur d'inégalités

Le capitalisme, une doctrine qui favorise l'innovation et le monopole. La mondialisation, philosophie du libre-échange entre les pays. Ces deux courants de pensée, deux véritables politiques adoptées par toutes nos sociétés développées, ont conduit à l'émergence d'une nouvelle classe, les "puissants". Ceux-ci ne concernent qu'une part très minoritaire de la société, des individus capable d'influer sur plusieurs pays, voire des continents, sans être chef de gouvernement.
Ces deux politiques ont favorisé des inégalités de richesses et de niveau de vie jusqu'alors sans précédent, et ont été permises par les nouveaux moyens matériels de la technique. Ainsi, selon le site des études statistiques sur les inégalités, Oxfam, 1% de la population mondiale possède 50% des richesses mondiales, et 10% de la population mondiale en monopolise 75%. Des chiffres choquants, qui parlent d'eux-mêmes, rendus possibles par le capitalisme et la mondialisation (moyens intellectuels) et les machines (moyens matériels). Ces inégalités de richesses qui mènent à des inégalités de traitement (soins, sanctions pénales, logements) ont créé un fort sentiment d'injustice chez les plus démunis, qui s'est parfois témoigné sous la forme d'importantes manifestations, comme par exemple celles des gilets jaunes en 2021 qui exigeaient notamment un meilleur revenu.
       On peut donc voir que la technique pour la technique, sans considération pour l'être humain, a favorisé des inégalités si fortes qu'on ne peut pas parler réellement de liberté.

       La technique antagoniste à la liberté

Au final, il apparaît que la technique ne permet pas d'atteindre la liberté, mais mène à des inégalités qui à leur tour favorisent une forme "acceptée" d'esclavage. Les multinationales sont des entreprises avec un nombre d'employé et un chiffre d'affaires très importants, également représentées dans de nombreux pays. Elles ne sont motivées que par un maximum de profits, et exploitent donc le tiers-monde, qui leur offrent de nombreux avantages, tels qu'une main d'oeuvre peu coûteuse ou l'exploitation de matières premières. Les pays avec la plus grande technique installent leurs entreprises dans les pays moins développés, surexploitant les ressources présentes (par exemple la ressource ouvrière), faisant disparaître la liberté au profit d'une nouvelle forme "acceptée" d'esclavage. Ainsi, de nombreuses multinationales emploient dans les pays du tiers-monde une main d'oeuvre contre des salaires dérisoires, sans aucune forme de protection sociale, et fixant librement le nombre d'heures par jour. La grande marque de chaussure Nike fût par exemple impliquée dans des scandales pour avoir eu recours au travail des enfants. Dans de nombreux pays d'Asie, des entreprises agricoles emploient en majorité des femmes sans matériel de protection pour la récolte de plantes toxiques pour le tissu épithélial, et nombre de ses malheureuses y perdent leurs doigts après quelques années.
      On constate donc que la technique, telle qu'employée par notre société, est antagoniste à la liberté.

 

      En conclusion, nous avons pu voir dans un premier temps que la technique avait permis aux personnes noires et aux femmes d'atteindre la liberté, mais qu'elle s'était aussi accompagnée d'inégalités qui ont généré de forts sentiments d'injustice chez les plus démunis. Enfin, avons-nous constaté, la technique ne permet pas d'atteindre la liberté, mais aboutit à la création d'une forme d'esclavage tolérée. 
     On s'aperçoit donc que la technique telle que nous l'employons - en se résumant à sa stricte définition et en ne se souciant que du profit - ne permet pas d'atteindre la liberté, mais au contraire accroît les inégalités, l'injustice et l'esclavage des populations des pays moins développés.
    Peut-être qu'une technique "raisonnée" - on fera le lien ici avec l'"agriculture raisonnée" - respectueuse de l'être humain, de sa dignité et de ses droits, et de l'environnement permettrait-elle d'atteindre une liberté plus vraie.

"

Suis-je hors-sujet ?
Ma dissertation vous accommode-t-elle ?
Dois-je obligeamment citer le nom et/ou des citations de philosophes ayant imprégné le sujet ?

Je vous prie également de me donner une note en considérant cette dissertation comme un sujet du Bac, et en ajoutant des commentaires constructifs qui visent à augmenter cette note.

Je vous remercie d'avance pour votre temps et vos réponses.

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  • E-Bahut

Salut DJhuff: déjà félicitations pour avoir terminé cette dissert. Ensuite, hélas tes craintes sont justifiées, tu es largement hors-sujet dans une bonne partie du développement, mais surtout dès le départ: dans la réflexion elle-même tu confonds beaucoup d'idées différentes. J'ai bien peur que presque tout soit à réécrire, mais surtout à repenser. Je te propose une correction comme je le fais avec mes élèves, en plus développée. En rouge, les objections formelles qui soulignent un erreur à changer absolument. En vert, les suggestions, les remarques diverses sur ta copie.

 

 

 

" La technique est-elle libératrice ou au contraire un facteur d'esclavage ?

Ce sujet est étrangement formulé, mais très classique. Il ressemble beaucoup à plusieurs sujets de bac tels que "Le développement technique est-il une menace pour la liberté?" (Bac S, Antilles, 2006, code épreuve 06PHSCAG1.

 

Au XXIème siècle, la technique est l'essence même de nos sociétés développées. C'est très orgueilleux de ta part de prétendre connaître "l'essence" du XIXe, même les historiens de profession n'utilisent pas des expressions aussi définitives. Dis plutôt "la technique était très importante à l'époque". Tout n'est que question de transformation de la nature, de son amélioration. On regarde un pommier et on ne s'interroge que sur le nombre de fruits qu'il produira au cours de l'année. Faux, puisqu'au XIXe certains, comme Darwin, s'interrogent sur la reproduction des plantes et la possible consanguinité des arbres, de ce point de vue le pommier est justement un très bon exemple puisque c'est une plante hermaphrodite: tu présumes de tes connaissances, vire cette phrase. De la même manière, on ne fixe une forêt ou un fleuve que pour estimer leur rendement, en tant que combustible ou force de poussée nécessaire à la production d'électricité. Cette manipulation de la nature pour le profit a profondément modifié notre civilisation. tu ramènes la nature dans le sujet, elle n'y était pas, si tu en fais le coeur de la dissertation il y a un vrai risque de hors-sujet Le travail manuel a été supplanté par le progrès, ce dernier s'accompagnant de la fin officielle de l'esclavage, et ainsi la liberté supposée de tout être humain. Il faut préciser que les deux phénomènes sont a priori sans rapport l'un avec l'autre, les machines n'ont pas fait cesser l'esclavage, c'était un mouvement intellectuel antérieur à la première révolution industrielle. Pourtant, cette liberté nouvelle obtenue par la technique faux, fit suite à des écarts de richesse et de niveau de vie sans précédent ok, donc maintenant on parle des inégalités, mais plus de la nature? ça dérive!  Un nombre de plus en plus élevé d'individus peine à subvenir à ses besoins quand certains possèdent des richesses suffisantes pour acheter un pays. Ces inégalités, favorisées par une mondialisation toujours plus importante et dynamique, ont reconduit à remettre en cause la technique et ses progrès, et à s'interroger.

Une intro qui parle de la nature, de l'abolition de l'esclavage, des inégalités sociales... et pas beaucoup de la technique! Mon conseil? Vire tout ça. C'est un assemblage de thématiques et d'affirmations péremptoires, mais si ça peut ressembler à une accroche, ça ne remplit pas son rôle de problématisation. Ecris autre chose de plus court à partir d'un exemple précis qui soit vraiment un rapport de la technique à la liberté (la révolte des canuts, ces ouvriers lyonnais dans les années 1830, pour détruire les premiers métiers à tisser mécaniques qui les mettront au chômage, ou l'arrivée de la robotisation dans les usines automobiles à partir des années 1970, qui mettent beaucoup d'ouvriers sur le carreau et posent aujourd'hui la question politique: faut-il taxer l'utilisation des robots?)


Ainsi, la technique est-elle libératrice ou au contraire un facteur d'esclavage ?
La technique est l'ensemble des moyens, matériels et intellectuels, qui permettent de transformer la nature.
La liberté est un droit que tout individu possède et peut faire prévaloir. Toutefois, les sociétés et pays ne s'entendent pas forcément sur ces libertés (liberté d'expression, de pensée, ...). Ne pas mettre des points de suspension ou un "etc..." dans une dissertation de philo! On précise de quoi on parle, on ne laisse pas ses arguments ou ses exemples à l'imagination du lecteur: c'est une dissertation philosophique, pas une nouvelle fantastique!
L'esclavage est la servitude d'un être humain, qui se retrouve dépossédé de ses droits et de sa dignité, par un autre être humain. Un facteur d'esclavage désigne tout ce qui peut favoriser l'esclavage. Ces définitions fonctionnent bien, garde-les
On peut alors poser la problématique suivante, au vu des des précédentes définitions:
"La liberté est-elle atteinte grâce à la technique ?" Cette problématique fonctionne à moitié, elle évacue une bonne partie du sujet: les facteurs d'esclavage. On pourrait préférer: "La technique libère-t-elle ou asservit-elle?"
En premier lieu, nous verrons que la technique fût un préambule nécessaire à la liberté effective ah bon? Donc une société sans technique est condamnée à l'esclavage? Il faut le dire aux chercheurs qui bossent sur la préhistoire, parce que ce n'est pas du tout leur conclusion. En second lieu, nous nous apercevrons que cette technique, synonyme d'industrialisation, fût un facteur d'inégalités gigantesques, remettant ainsi en cause la liberté Contradiction logique avec la première partie de la dissert, thèse antithèse veut dire qu'on va examiner des hypothèses contraires, pas qu'elles sont vraies toutes les deux, on ne peut pas dire "j'affirme A, puis non A". Enfin, en dernier lieu, nous découvrirons que la technique telle que nous l'employons ne permet pas d'atteindre la liberté. C'est super, puisque tu donnes la thèse de chaque partie dans l'annonce de plan, je n'ai pas besoin de lire le développement: une heure de gagnée à la correction! Je te suggère de formuler chaque partie sous la forme d'une question, une sous-problématique, mais sans donner immédiatement ta réponse.

 

         La liberté atteinte grâce à la technique

Au XVIIIème siècle, l'esclavage est une véritable industrie, celle des individus à la couleur de peau noire, uniquement considérés comme des biens avec une valeur en tant que force de travail. Ils sont utilisés comme moyens matériels pour la technique. Ils font pousser les champs, ils récoltent le coton, ils coupent le bois. La fin de l'esclavage dans de nombreux pays correspond au début de l'ère industrielle.  L'industrialisation, une forme de technique révolutionnaire qui démultiplie les profits. De nouveaux moyens matériels, les machines, voient le jour, plus productives que les "noirs". Cette nouvelle technique favorise ainsi la liberté des personnes à la couleur de peau noire, elles ne sont plus considérées comme des moyens matériels, mais comme des individus. L'esclavage est officiellement aboli en 1865, grâce aux nouveaux moyens matériels utilisés. FAUX c'est ce que je craignais, tu reprends l'argument erroné en faisant le rapprochement entre abolition de l'esclavage et révolution industrielle: les deux n'arrivent pas en même temps! Il y a peut-être corrélation, mais pas causalité (contre-exemple n°1: la France abolit l'esclavage pour la première fois en 1794, donc avant l'industrialisation. Contre-exemple n°2: Les USA continuent l'esclavage bien après la première révolution industrielle (charbon et chemins de fer), et leur abolition est politique, elle se produit avant l'invention des moissonneuses ou des machines à récolter le coton, travail principal des esclaves du Sud. 
Au XXème siècle, la technique au sens d'industrialisation continue de se moderniser, affectant tous les aspects de la vie quotidienne. L'espèce humaine, prompte à faire la guerre, a rapidement vu l'efficacité des machines en tant qu'engins de mort. Les deux conflits qui ont secoué le monde au cours de ce même siècle ont vu l'apparition de machines meurtrières (baïonnette, grenade, bombardier, sous-marin, ...). Les hommes partirent au front utiliser ces machines, les femmes demeurèrent dans leurs pays et travaillèrent, remplaçant les soldats partis. A la fin de chacun de ces conflits, elles ont vu leurs libertés se multiplier (liberté de vote, du travail, d'expression). Ainsi, indirectement, la technique a permis d'atteindre la liberté pour les femmes. FAUX, la mobilisation des hommes au front a contribué aux libertés de la femme, pas la technique en elle-même. Encore une fois, corrélation sans causalité.
        Toutefois, cette nouvelle technique bouleversa l'ordre mondiale, et conduisit à de profondes mutations dans les sociétés humaines.

        La technique, facteur d'inégalités

Le capitalisme, une doctrine qui favorise l'innovation et le monopole. La mondialisation, philosophie du libre-échange entre les pays. Ces deux courants de pensée, deux véritables politiques adoptées par toutes nos sociétés développées, ont conduit à l'émergence d'une nouvelle classe, les "puissants". Ceux-ci ne concernent qu'une part très minoritaire de la société, des individus capable d'influer sur plusieurs pays, voire des continents, sans être chef de gouvernement.
Ces deux politiques ont favorisé des inégalités de richesses et de niveau de vie jusqu'alors sans précédent, et ont été permises par les nouveaux moyens matériels de la technique. Ainsi, selon le site des études statistiques sur les inégalités, Oxfam, 1% de la population mondiale possède 50% des richesses mondiales, et 10% de la population mondiale en monopolise 75%. Des chiffres choquants, qui parlent d'eux-mêmes, rendus possibles par le capitalisme et la mondialisation (moyens intellectuels) et les machines (moyens matériels). Ces inégalités de richesses qui mènent à des inégalités de traitement (soins, sanctions pénales, logements) ont créé un fort sentiment d'injustice chez les plus démunis, qui s'est parfois témoigné sous la forme d'importantes manifestations, comme par exemple celles des gilets jaunes en 2021 qui exigeaient notamment un meilleur revenu.
       On peut donc voir que la technique pour la technique, sans considération pour l'être humain, a favorisé des inégalités si fortes qu'on ne peut pas parler réellement de liberté. Hors-sujet, le capitalisme et la technique sont deux choses différentes. Si les inégalités sont ton argument, très bien, mais tu attribues toi-même les inégalités au mode de production capitaliste, et pas aux progrès techniques qui l'accompagnent.

       La technique antagoniste à la liberté

Au final, il apparaît que la technique ne permet pas d'atteindre la liberté, mais mène à des inégalités qui à leur tour favorisent une forme "acceptée" d'esclavage. Les multinationales sont des entreprises avec un nombre d'employé et un chiffre d'affaires très importants, également représentées dans de nombreux pays. Elles ne sont motivées que par un maximum de profits, et exploitent donc le tiers-monde, qui leur offrent de nombreux avantages, tels qu'une main d'oeuvre peu coûteuse ou l'exploitation de matières premières. Les pays avec la plus grande technique installent leurs entreprises dans les pays moins développés, surexploitant les ressources présentes (par exemple la ressource ouvrière), faisant disparaître la liberté au profit d'une nouvelle forme "acceptée" d'esclavage Contre-sens: des ouvriers moins chers, parce que leur société est moins développée, n'en restent pas moins des ouvriers payés et libres, rien à voir avec de l'esclavage moderne. Ainsi, de nombreuses multinationales emploient dans les pays du tiers-monde une main d'oeuvre contre des salaires dérisoires, sans aucune forme de protection sociale, et fixant librement le nombre d'heures par jour. La grande marque de chaussure Nike fût par exemple impliquée dans des scandales pour avoir eu recours au travail des enfants. Dans de nombreux pays d'Asie, des entreprises agricoles emploient en majorité des femmes sans matériel de protection pour la récolte de plantes toxiques pour le tissu épithélial, et nombre de ses malheureuses y perdent leurs doigts après quelques années. Hors-sujet: ce sont de bons exemples d'exploitation des travailleurs, mais de très mauvais exemples d'asservissement par la technique, puisque ces ouvrières souffrent justement d'un manque de matériel.
      On constate donc que la technique, telle qu'employée par notre société, est antagoniste à la liberté.

 

      En conclusion, nous avons pu voir dans un premier temps que la technique avait permis aux personnes noires et aux femmes d'atteindre la liberté contre-sens historique dans les deux cas, mais qu'elle s'était aussi accompagnée d'inégalités qui ont généré de forts sentiments d'injustice chez les plus démunis hors-sujet, car sans rapport avec la technique. Enfin, avons-nous constaté, la technique ne permet pas d'atteindre la liberté, mais aboutit à la création d'une forme d'esclavage tolérée contre-sens sur le terme d'esclavage moderne
     On s'aperçoit donc que la technique telle que nous l'employons - en se résumant à sa stricte définition et en ne se souciant que du profit confusion entre technique et capitalisme, l'outil n'est pas l'idéologie - ne permet pas d'atteindre la liberté, mais au contraire accroît les inégalités, l'injustice et l'esclavage des populations des pays moins développés.
    Peut-être qu'une technique "raisonnée" - on fera le lien ici avec l'"agriculture raisonnée" - respectueuse de l'être humain, de sa dignité et de ses droits, et de l'environnement permettrait-elle d'atteindre une liberté plus vraie. Confusion: écologie et libertés politiques sont a priori sans rapport, je suis prêts à entendre un raisonnement me montrant la corrélation entre les deux, mais là c'est affirmé sans démonstration.

"

Suis-je hors-sujet ? Cette dissertation est composée à 60% de hors-sujet.
Ma dissertation vous accommode-t-elle ?
Dois-je obligeamment citer le nom et/ou des citations de philosophes ayant imprégné le sujet ? Si un philosophe a "imprégné" le sujet, ça veut dire que son sang est collé dans les pages. Je préfère que tu cites des philosophes qui ont influencé la discipline sur ce sujet. Des philosophes de la liberté et du travail, qui pensent le progrès, comme Rousseau ou Marx chez les classiques, ou Frédéric Lordon aujourd'hui.

Je vous prie également de me donner une note en considérant cette dissertation comme un sujet du Bac, et en ajoutant des commentaires constructifs qui visent à augmenter cette note. Si j'étais ton correcteur, je monterai probablement à 8 ou 9/20 pour récompenser tes efforts de méthode, car ta copie est au moins structurée. Mais si ça suffisait, on n'aurait pas besoin de réfléchir en philo, juste de remplir un canevas méthodologique: je ne peux pas monter à 10/20 pour une copie largement hors-sujet. Il manque 1) des citations de concepts ou d'auteurs précis, 2) des exemples pertinents (tes exemples historiques et sociétaux sont tous hors-sujet, hélas), 3) une réflexion sur la notion visée dans le sujet: la technique! A la fin de ta copie, tu confonds technique et capitalisme, tu confonds développement durable et liberté, c'est un hors-sujet.

Modifié par Calliclès
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Bonsoir.

Voici un corrigé de ce même sujet de dissertation que je vous propose:

"
Au XXIème siècle, notre quotidien ne manque pas d'oeuvres fictives décrivant une société où la technique est maître, et où les humains ne sont que ses outils, ce qui conduit alors à leur révolte, ceci afin de tenter de regagner leur liberté. Pourtant, bien que ces oeuvres soient fictives, on ne peut s'empêcher de faire le lien avec nos sociétés développées, où la technique ne cesse de progresser, et ses outils de se multiplier, diminuant l'importance de la place de l'homme en tant qu'individu dans la société. 
La technique est-elle libératrice ou un facteur d'esclavage ?
 La technique est l'ensemble des moyens, matériels et intellectuels, qui permettent de transformer la nature.
La liberté est un droit que tout individu possède et peut faire prévaloir. Toutefois, les sociétés et pays ne s'entendent pas forcément sur ces libertés (liberté d'expression, de pensée).
L'esclavage est la servitude d'un être humain, qui se retrouve dépossédé de ses droits et de sa dignité, par un autre être humain. Un facteur d'esclavage désigne tout ce qui peut favoriser l'esclavage.
On peut alors poser la problématique suivante, au vu des précédentes définitions:
"La libération ou l'esclavage: que nous apporte la technique ?"
En premier lieu, nous nous demanderons en quoi la technique a été libératrice, en second lieu, nous nous interrogerons sur la technique en tant que moteur de notre société, et les dangers qui peuvent en résulter.

               La libération par la technique
Le premier outil de l'homme a toujours été de tout temps sa main. C'est par sa main qu'il modifiait son environnement, pour l'accorder à sa volonté. C'est sa main qui permet de réaliser le travail de tous les outils: griffer, saisir, lancer, creuser, boire, comme l'a dit Aristote. C'est grâce à cette dernière qu'il s'est mis à la fabrication d'outils, pratique qui remonte au début de la lignée humaine avec les pierres taillées. Selon Bergson, la fabrication d'outils et la capacité d'en varier les usages est la définition même de notre espèce, qu'il nomme "Homo faber", ou "Homme charpentier". Cette fabrication d'outils ne sert qu'à un seul but: assouvir un besoin. On comprend donc que la technique, qui nous accompagne depuis les débuts de notre espèce, a permis une forme de libération. L'exemple le plus frappant est l'invention de la roue. Cette dernière a permis alors de diminuer drastiquement le temps de trajet et la quantité de biens transportable d'un point à un autre, libérant l'humain de la marche sur de longues distances. Notre histoire est pleine d'exemples d'outils qui ont offert à l'humain une libération: le bateau qui permet de voyager en mer, le moulin pour la production de farine. Ces outils de la technique ont offert à l'homme une meilleure qualité de vie, une facilité dans de nombreux domaines, une diminution du travail, lui offrant plus de temps à disposer de lui-même ou dans la réalisation d'autres tâches.
    Ainsi la technique a-t-elle apportée une libération à l'homme. Pourtant, si la technique "raisonnée" semble nous libérer, la technique telle que nous la pratiquons depuis le XXème siècle paraît au contraire nous asservir. 
          L'esclavage par la technique
Au XVIIIème siècle apparaît l'industrialisation, une nouvelle forme de technique qui multiplie les rendements dans tous les domaines et a offert à l'humain une qualité de vie sans précédent. Ayant amélioré les conditions de vie de nombreuses populations, une forme de foi dans le progrès technique est apparu, inébranlable, conduisant les sociétés humaines à parfois baser leur économie et leur politique sur la technique, en atteste les fameuses chaînes industrielles de production où les ouvriers se contentent de réaliser une unique tâche précise des heures durant et les nombreux cas d'aliénation qui y ont été rattachés. Il s'agit de ce que le philosophe Jacques Ellul nomme le "règne technique". La technique est le moteur de notre société, on ne fait plus de distinction entre l'être humain et un objet. Tout ce qui intéresse dans le règne technique est l'amélioration des outils et des rendements, ainsi que l'a cité Ellul: "L'homme participe bien à l'économie, mais la technique l'y fait participer comme une chose". Il s'agit là d'un premier danger de la technique, un danger humain. Un autre danger peut menacer notre liberté en rapport à la technique, celui où la société serait dirigée par la technique, ce qui est nommée "technocratie". Dans cette société, les dirigeants seraient des professionnels qui connaissent tout de la société, et prendraient alors les meilleures décisions possibles. En d'autres termes, la sphère privée disparaît de notre société, aliénant l'être humain, il n'y a plus aucune décision à prendre car tout choix est connu et établi grâce à de savants calculs, tout ceci afin d'arriver au meilleur résultat de production, idée qui inquiète Ellul. Un exemple frappant de cette technocratie est le problème actuel que connaissent nos sociétés en rapport à Internet et la transparence des données. Toutes nos données transitent et sont partagées à des milliers de serveurs, ceci afin de nous offrir la meilleure expérience de navigation possible, mais nous ôtant par la même de notre intimité, d'une partie de notre identité.
      Il apparaîtrait donc que la technique ne permet pas d'atteindre une libération, mais est facteur d'esclavage.

     En première partie, nous avons pu voir que si la technique a participé à une certaine forme de libération, nous facilitant la vie dans de nombreux domaines, elle est au final, comme nous l'avons démontré en seconde partie, facteur d'esclavage, en nous ôtant la liberté de choisir, l'intimité.
Ainsi la technique nous fait-elle ses esclaves, ses outils, ceci afin de parvenir à un unique but, le progrès. Cette recherche du progrès se fait donc au détriment de la liberté de l'être humain. 
"

Ai-je bien problématisé ?

Les deux parties de mon développement sont-elles assez longues ?

De même que ma conclusion ?

Suis-hors sujet ?

Pouvez-vous me donner une nouvelle note en la considérant comme une dissertation du bac, et en m'offrant les commentaires qui visent à augmenter cette note ?

Je remercie Calliclès pour sa précédente réponse ô combien instructive, et espère pouvoir compter encore une fois sur la bonté d'un internaute éclairé.

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  • E-Bahut

Salut DJhuff, tu t'es remonté les manches et tu n'as visiblement pas peur du boulot: c'est très bien. Voyons ce que ça vaut, je te propose la même méthode de correction que la fois précédente.

J'ajouterai une dernière remarque sur ta copie précédente: c'était hors-sujet car on y parlait peu de philosophie ou de technique, plutôt d'histoire et d'économie. Si tu ne convoques pas un seul concept philosophique dans ta dissertation: c'est un indice fiable que tu es en train de nager dans le hors-sujet.

Chaud? On y va:

 


Au XXIème siècle, notre quotidien ne manque pas d'oeuvres fictives décrivant une société où la technique est maître, et où les humains ne sont que ses outils, ce qui conduit alors à leur révolte, ceci afin de tenter de regagner leur liberté Je te suggère de mettre un exemple au lieu de rester flou, tu peux parler des robots d'Isaac Asimov, serviteurs fidèles de l'humanité, ou des IA bienveillantes de Iain M. Banks qui est moins connu, mais ton accroche doit partir d'un exemple concret. Pourtant, bien que ces oeuvres soient fictives maladroit, supprime ce bout de phrase, on ne peut s'empêcher de faire le lien avec nos sociétés développées, où la technique ne cesse de progresser, et ses outils de se multiplier, diminuant l'importance de la place de l'homme en tant qu'individu dans la société oui, ce serait même un argument à utiliser plus tard: le remplacement du travailleur par les machines
La technique est-elle libératrice ou un facteur d'esclavage ? Je ne l'ai pas vue venir, cette annonce de sujet. Ton accroche n'a pas fait sentir les deux côtés du problème et ne m'a pas préparé.
 La technique est l'ensemble des moyens, matériels et intellectuels, qui permettent de transformer la nature. Cette définition marche très bien
La liberté est un droit que tout individu possède et peut faire prévaloir. Toutefois, les sociétés et pays ne s'entendent pas forcément sur ces libertés (liberté d'expression, de pensée).
L'esclavage est la servitude d'un être humain, qui se retrouve dépossédé de ses droits et de sa dignité, par un autre être humain. Un facteur d'esclavage désigne tout ce qui peut favoriser l'esclavage.
On peut alors poser la problématique suivante, au vu des précédentes définitions: on n'utilise pas de terme méthodologique dans une intro, c'est un peu laid et ça casse l'écriture. Un peu comme si pendant un film, le réalisateur retournait la caméra pour se filmer et disait "alors là, j'ai décidé au montage que j'allais plutôt mettre une scène d'action"
"La libération ou l'esclavage: que nous apporte la technique ?" c'est original et fonctionnel, tu peux garder cette problématique
En premier lieu, nous nous demanderons en quoi la technique a été libératrice, en second lieu, nous nous interrogerons sur la technique en tant que moteur de notre société, et les dangers qui peuvent en résulter. et il n'y a plus de synthèse? Où est notre troisième partie indispensable?

               La libération par la technique
Le premier outil de l'homme a toujours été de tout temps sa main. C'est par sa main qu'il modifiait son environnement, pour l'accorder à sa volonté. C'est sa main qui permet de réaliser le travail de tous les outils: griffer, saisir, lancer, creuser, boire, comme l'a dit Aristote. C'est grâce à cette dernière qu'il s'est mis à la fabrication d'outils, pratique qui remonte au début de la lignée humaine avec les pierres taillées. Selon Bergson, la fabrication d'outils et la capacité d'en varier les usages est la définition même de notre espèce, qu'il nomme "Homo faber", ou "Homme charpentier". Cette fabrication d'outils ne sert qu'à un seul but: assouvir un besoin. On comprend donc que la technique, qui nous accompagne depuis les débuts de notre espèce, a permis une forme de libération. L'exemple le plus frappant est l'invention de la roue. Cette dernière a permis alors de diminuer drastiquement le temps de trajet et la quantité de biens transportable d'un point à un autre, libérant l'humain de la marche sur de longues distances. Notre histoire est pleine d'exemples d'outils qui ont offert à l'humain une libération: le bateau qui permet de voyager en mer, le moulin pour la production de farine. Ces outils de la technique ont offert à l'homme une meilleure qualité de vie, une facilité dans de nombreux domaines, une diminution du travail, lui offrant plus de temps à disposer de lui-même ou dans la réalisation d'autres tâches. Ces exemples sont déjà bien meilleurs que dans ta dissertations précédente, puisqu'ils parlent vraiment de la technique, on est moins hors-sujet. Mais on le reste toujours un peu, puisque ces exemples précis (la roue et la navigation) sont des technologies de transport et d'exploration, on voit bien ce qu'elles apportent, mais pas comment elles libèrent. D'autres outils (la hache, la faucille, ou les armes) seraient plus pertinents: la lance et les flèches nous permettent de lutter contre les prédateurs, nous libérant de menaces naturelles dans la préhistoire, et la faucille fait économiser du temps pour les travailleurs. Tu peux rajouter des exemples médiévaux comme le moulin à vent, qui dispense le meunier de faire tourner sa meule lui-même, ou la roue à aube le long des rivières. On peut prolonger jusqu'au XXe siècle avec une technologie comme le marteau-piqueur, qui fait économiser du temps et des travailleurs dans les mines de charbon. A chaque fois, tes sous-parties doivent être en deux temps: 1) décrire l'outil choisi en exemple et très vite 2) expliquer de quoi il libère. Est-ce que c'est un outil qui fait gagner du temps? De l'effort? En quoi est-il libérateur?
    Ainsi la technique a-t-elle apportée une libération à l'homme. Pourtant, si la technique "raisonnée" l'expression technique raisonnée suppose que tu fais la distinction en un usage rationnel et un usage irrationnel de la technique. Au lieu de bazarder ce raisonnement et de le laisser dans l'implicite, explique-le, c'est intéressant et ça mérite une sous-partie semble nous libérer, la technique telle que nous la pratiquons depuis le XXème siècle paraît au contraire nous asservir ah bon? Donc l'usage qu'on faisait de la technique avant, c'était rationnel?
          L'esclavage par la technique
Au XVIIIème siècle apparaît l'industrialisation, une nouvelle forme de technique qui multiplie les rendements dans tous les domaines et a offert à l'humain une qualité de vie sans précédent. Ayant amélioré les conditions de vie de nombreuses populations, une forme de foi dans le progrès technique est apparue, inébranlable, conduisant les sociétés humaines à parfois baser leur économie et leur politique sur la technique, en atteste les fameuses chaînes industrielles de production où les ouvriers se contentent de réaliser une unique tâche précise des heures durant et les nombreux cas d'aliénation qui y ont été rattachés le mot "aliénation" est un concept de Karl Marx, il mérite une sous-partie, tu l'utilises comme une évidence mais il faudrait développer. Il s'agit de ce que le philosophe Jacques Ellul je ne connaissais pas Jacques Ellul, et pour cause: c'est un historien, pas un philosophe nomme le "règne technique". La technique est le moteur de notre société, on ne fait plus de distinction entre l'être humain et un objet. Tout ce qui intéresse dans le règne technique est l'amélioration des outils et des rendements, ainsi que l'a cité Ellul: "L'homme participe bien à l'économie, mais la technique l'y fait participer comme une chose". Il s'agit là d'un premier danger de la technique, un danger humain. Un autre danger peut menacer notre liberté en rapport à la technique, celui où la société serait dirigée par la technique, ce qui est nommée "technocratie" intéressant! . Dans cette société, les dirigeants seraient des professionnels qui connaissent tout de la société, et prendraient alors les meilleures décisions possibles. En d'autres termes, la sphère privée disparaît de notre société, aliénant l'être humain, il n'y a plus aucune décision à prendre car tout choix est connu et établi grâce à de savants calculs exemple?, tout ceci afin d'arriver au meilleur résultat de production, idée qui inquiète Ellul. Un exemple frappant de cette technocratie est le problème actuel que connaissent nos sociétés en rapport à Internet et la transparence des données. Toutes nos données transitent et sont partagées à des milliers de serveurs, ceci afin de nous offrir la meilleure expérience de navigation possible, mais nous ôtant par la même de notre intimité, d'une partie de notre identité c'est plutôt notre vie privée qui est menacée.
      Il apparaîtrait donc que la technique ne permet pas d'atteindre une libération, mais est facteur d'esclavage. trop péremptoire: il faut nuancer et dire qu'il y a des usages liberticides de la technique. Ce qui serait une transition parfaite vers une troisième partie: quel usage de la technique? Avec les mêmes technologies de communication, on peut faire une ville connectée qui évalue mieux les besoins collectifs (Australie), ou une dictature de la surveillance numérique (Chine). Si la technique est un outil, ce n'est pas l'outil qui libère matériellement mais son utilisation (je donne toujours le même exemple simple à mes élèves: si on me donne un marteau de charpentier, je peux construire une maison ou vous fracasser le crâne avec, est-ce que c'est de la faute du marteau?) Avec les mêmes plateformes de communications, on peut installer le télétravail dans son entreprise pour libérer du temps de présence et de transports, ou on peut rendre les travailleurs esclaves d'une application (Deliveroo, UberEat, ou pire: le logiciel qui dicte aux magasiniers où il doivent délivrer leurs cartons). Il faut développer la synthèse pour résoudre ta dissertation, c'est indispensable!

     En première partie, nous avons pu voir que si la technique a participé à une certaine forme de libération, nous facilitant la vie dans de nombreux domaines, elle est au final, comme nous l'avons démontré en seconde partie, facteur d'esclavage, en nous ôtant la liberté de choisir, l'intimité. Et voilà, la conclusion bateau de tous les élèves de Tle qui ne finissent pas leur dissert: "en thèse en on a dit oui, mais dans l'antithèse on a dit non, alors en conclusion je propose de dire peut-être!" Là, tu paies le manque de réflexion qui t'a empêché de faire une dissert finie sur le concept de technique. A la fin, ta conclusion est insipide et c'est logique, puisque le corps du raisonnement exprime deux idées contradictoires. Creuse ta troisième partie pour résoudre cette contradiction et le problème va disparaître de lui-même,  tu aura forcément des choses à dire en conclusion.
Ainsi la technique nous fait-elle ses esclaves, ses outils, ceci afin de parvenir à un unique but, le progrès. Cette recherche du progrès le progrès est un concept idéologique à part entière qui mérite une définition développée se fait donc au détriment de la liberté de l'être humain. 
"

Ai-je bien problématisé ? Oui! La formulation est originale et ne plaira peut-être pas à tous les correcteurs, mais on s'en fout: elle marche.

Les deux parties de mon développement sont-elles assez longues ? Non, il faudrait dans l'idéal les organiser en trois sous-parties chacune.

De même que ma conclusion ?

Suis-hors sujet ? La première partie est un peu hors-sujet par manque de précision, il n'y a pas grand-chose à modifier pour ramener le raisonnement dans le bon chemin. La seconde partie n'est jamais hors-sujet.

Pouvez-vous me donner une nouvelle note en la considérant comme une dissertation du bac, et en m'offrant les commentaires qui visent à augmenter cette note ?

10 ou 10.5, peut-être 11 pour l'instant, parce que la troisième partie est absente. Ce qui n'est pas un problème de longueur, de lignes ou de nombre de parties, c'est un problème de raisonnement: tu te retrouves sans troisième partie parce que tu n'es pas allé au bout de la réflexion permettant de répondre à ta problématique. Si tu arrives à faire la troisième partie que je t'ai suggéré, tu vas faire un saut qualitatif énorme et tu peux passer de 11 à 15 ou 16 sans problème.

Je remercie Calliclès pour sa précédente réponse ô combien instructive, et espère pouvoir compter encore une fois sur la bonté d'un internaute éclairé.

De rien, c'était déjà beaucoup plus agréable à lire et tu prends vraiment la bonne direction, je t'encourage à continuer parce que tu n'es pas loin. Tu es passé d'une copie "il y a tout à revoir" à "il y a des modifications à apporter là, et il faut compléter ici". Ne te laisse pas impressionner par mes estimations de note, tu es monté d'un gros cran en qualité, et je vois clairement que tu peux encore monter d'un cran supplémentaire. On est partis d'une copie assez mauvaise à quelque chose de moyen, mais tu as le potentiel pour de l'excellent.

Modifié par Calliclès
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  • E-Bahut

Voici comment je ferais le plan de la dissertation corrigée (en reprenant ta copie, bien sûr):

Partie I: De quoi la technique peut-elle nous libérer?

Sous-partie n°1: l'outil technique nous libère de l'effort et du travail (la faucille en pierre du paléolithique, la faux médiévale, la moissonneuse-batteuse, bref les techniques agricoles, plus l'outil est performant, moins on a besoin de travailler, jusqu'à ce que les outils soient tellement performants qu'ils libèrent des travailleurs, une moissonneuse-batteuse moderne remplace facilement 20 saisonniers pendant les moissons)

Sous-partie n°2: l'outil technique nous libère de l'espace (les technologies dont tu parlais: la roue, la domestication du cheval, puis la 1ere révolution industrielle avec le chemin de fer, on gagne de nouvelles possibilités d'expansion et de structuration)

Sous-partie n°3: l'outil technique nous libère encore plus de l'espace physique pour resserrer l'espace social (les outils de communication: du télégraphe à internet, plus l'information va vite, plus la société est structurée facilement sur de grandes étendues).

Transition: ces libérations sont des opportunités libératrices, qui peuvent se retourner contre nous (exemple: alors que les grosses sociétés à monopole s'effondraient sous leur propre poids au XVIIIe siècle, ce qui poussait l'économiste Adam Smith à dire "laissez faire" puisqu'à son époque une entreprise qui visait le monopole s'effondrait sous les coûts logistiques énormes, les technologies de communications permettent à des multinationales de devenir beaucoup plus efficaces et de gérer leurs monopoles de façon encombrante dès le XIXe siècle, en créant des trusts pétroliers aux USA par exemple, capables d'écraser toute concurrence pour imposer leurs prix).

Partie II: Comment la technique peut-elle asservir?

Sous-partie n°4: Avec la rationalisation du travail et l'industrialisation, on passe de l'artisan à l'ouvrier d'usine. Explication du concept de travail aliénant chez Marx.

Sous-partie n°5: La disparition du politique par la technique. Explication du concept de "technocratie" chez l'historien Jacques Ellul.

Sous-partie n°6: La disparition de la vie privée dans la technique. Exemple avec Google, Facebook, Amazon, Apple, revendant les données de leurs utilisateurs à des annonceurs publicitaires, espionnant chaque activité en ligne dans un but commercial, mais avec une efficacité bien plus grande que n'importe quelle dictature jamais imaginée.

Transition: Comment se fait-il que la technique puisse libérer ou asservir? Le problème doit se trouver ailleurs, et la question n'est pas la technique elle-même, mais son usage.

Partie III: Comment utiliser la technique en accord avec nos idéaux de liberté?

Sous-partie n°7: Les technologies de communication qui nous libèrent de l'espace peuvent tomber dans les mains d'une dictature. Exemple de la Chine avec son obsession de la vidéosurveillance, ses réseaux de caméras dans les rues, ses logiciels prétendument efficaces de reconnaissance faciale (dont la Chine ne communique pas le % d'erreur, ce qui n'est pas bon signe). Sur cet exemple, poursuivre le raisonnement et expliquer le concept de "totalitarisme" chez Hannah Arendt.

Sous-partie n°8: Les "smart cities", ou villes connectées qui utilisent la vidéosurveillance, les études de trafic et de consommation d'électricité pour recouper les informations et mieux évaluer les besoins réels des populations, au lieu de simplement les espionner. Exemple en Australie: la ville de Darwin utilise sa vidéosurveillance pour ajuster l'éclairage public en fonction du taux de criminalité, associant une meilleure prévention des délits et une économie d'électricité.

Sous-partie n°9: L'Union Européenne et la protection des données. L'UE a forcé Google à publier des formulaires permettant à ses citoyens de réclamer la suppression de résultats les concernant. Cette mesure nous paraît une protection de la vie privée en Europe, mais n'est pas accessible pour les citoyens d'autres continents.

Conclusion: La politique est-elle la clé du rapport entre technique et liberté?

 

Conseils personnels sur la méthode: une transition n'est pas qu'une phrase de glissement, c'est un petit paragraphe qui mérite autant d'attention qu'une sous-partie à l'écriture. D'autre part, chaque partie gagne à être formulée sous la forme d'une question, car chacune explore une partie de la problématique et mérite donc sa sous-problématique. D'autre part, et c'est très important: la forme classique 'thèse-antithèse-synthèse" n'est jamais à résumer dans le plan sous une forme "oui-non-mais", mais plutôt comme une progression vers la réponse "étape 1, étape 2, étape 3"

Modifié par Calliclès
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Bonjour. J'ai lu vos commentaires, Calliclès, et j'aimerais apporter une correction.

J'ai écrit "Jacques Ellul" dans mon moteur de recherche, et cinq professions ont été affichées, dont celle de philosophe. De surcroît, il est cité dans mon cours de technique de philosophie à plusieurs reprises.

Vos commentaires sont une fois de plus très pédagogiques. Je ne parviens pas à me figurer une conclusion en tant que progression, à mes yeux elle correspond à "oui-non-mais". Pourriez-vous, si vous y consentez, rédiger une conclusion de cette dissertation, ceci afin que je me fasse une idée précise de la bonne marche à suivre ?

Je vous remercie.

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  • E-Bahut

Le terme de philosophe est galvaudé, je comprends qu'on lui mette l'étiquette parce que le type avait le cul entre trois chaises: docteur en droit, professeur d'histoire et théologien protestant le dimanche. On est tenté de mettre "philosophe" au milieu, même s'il n'a jamais enseigné la discipline. Et dans la mesure où il a produit des concepts, je suppose qu'on peut accepter l'étiquette (il est déjà plus légitime que Michel Onfray).

La démarche ne doit pas être "oui, mais en fait non, mais à la fin peut-être". Sinon on tombe dans le travers des vieilles copies de philo qui ratent leur synthèse, l'élève dit une chose, puis affirme immédiatement son contraire dans la deuxième partie (en se foutant complètement de la contradiction et sans jamais l'adresser) et propose parfois une troisième partie bidon, voire tronquée.

Relis le plan détaillé que j'ai fourni plus haut: les titres des parties sont des questions. Pour de bonne raisons. Ma première partie n'est pas "la technique libère", laissant place à "la technique asservit", suivie de "en fait, bof". La démarche est différente, je propose de voir comment la technique PEUT libérer (sans jamais impliquer qu'elle est forcément libératrice), puis d'examiner les modes d'asservissement par la technique (sans jamais affirmer que la technique est un outil diabolique de l'esclavage moderne). Donc à la fin, je n'ai pas énoncé une bête contradiction: j'ai examiné les deux facettes du problème sans me prononcer.

Et j'ai donc besoin d'une troisième partie pour dire ce que j'en pense réellement! J'ai opéré dans ma troisième partie un changement d'axe, introduit une nouveauté dans le problème (qui n'est pas gratuite, elle découle logiquement de la nécessité de trouver un autre angle de vue sur le problème qui ne trouvait pas de solution dans les deux premières parties). J'ai amené la notion de politique pour dire: la technique ne décide pas des libertés en elle-même, alors qui décide? Solution: la politique! Je fais ma troisième partie sur des exemples politiques en rapport avec la technique (la réglementation des droits, l'usage de la vidéosurveillance, les obligations légales pour les compagnies du big data (GAFAM), mais j'aurais aussi pu parler du débat lancé par le parti socialiste il y a quelques années: faut-il taxer les usines robotisées qui mettent les gens au chômage?)

Une dissertation de philosophie tient dans son intro et dans sa synthèse, les deux premières parties fournissent juste des exemples et quelques précisions. Si le passage à la synthèse n'est pas réussit, c'est que la réflexion n'est pas aboutie. Il faut garder quelque chose d'original à dire dans la synthèse. C'est pour ça que ta copie sans synthèse ne peut pas dépasser 11/20, alors qu'avec elle monte immédiatement à 14 ou 15/20.

Pour la conclusion: reformule l'idée principale de ta synthèse, sans réexpliquer les exemples (en y faisant très rapidement allusion, au pire, si c'est nécessaire, mais sans les développer: c'est déjà fait dans le développement). Cette thèse finale doit être une réponse directe et claire à la problématique. Une fois que tu as écrit ta conclusion, relis immédiatement ton intro et demande-toi "est-ce que j'ai répondu à cette question?"

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