Helppls Posté(e) le 21 février 2022 Signaler Share Posté(e) le 21 février 2022 Expliquez le texte suivant. « Il est inconcevable que je sois libre dans certaines de mes actions et déterminé dans d'autres : que serait cette liberté oisive qui laisse jouer les déterminismes ? Si l'on suppose qu'elle s'abolit quand elle n'agit pas, d'où renaîtra-t-elle ? Si par impossible j'avais pu me faire chose, comment dans la suite me referais-je conscience ? Si, une seule fois, je suis libre, c'est que je ne compte pas au nombre des choses, et il faut que je le sois sans cesse. Si mes actions une seule fois cessent d'être miennes, elles ne le redeviendront jamais, si je perds ma prise sur le monde, je ne la retrouverai pas. Il est inconcevable aussi que ma liberté puisse être atténuée ; on ne saurait être un peu libre, et si, comme on dit souvent, des motifs m'inclinent dans un sens, c'est de deux choses l'une ou bien ils ont la force de me faire agir, et alors il n'y a pas de liberté, ou bien ils ne l'ont pas, et alors elle est entière, aussi grande dans les pires tortures que dans la paix de ma maison. Nous devrions donc renoncer non seulement à l'idée de causalité, mais encore à celle de motivation. Le prétendu motif ne pèse pas sur ma décision, c'est au contraire ma décision qui lui prête sa force. >> M. Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
crazy75 Posté(e) le 5 mars 2022 Signaler Share Posté(e) le 5 mars 2022 coucou question j'ai le même texte et j'y comprends rien est ce que ton prof taurait donné un corrigé ? Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
E-Bahut Calliclès Posté(e) le 12 mars 2022 E-Bahut Signaler Share Posté(e) le 12 mars 2022 Comme d'autres textes de Merleau-Ponty, il exprime une contradiction logique, ce qui le rend subtil. Est-on libre? Si je suis libre, c'est que je ne suis pas déterminé. Or s'il m'arrive d'être déterminé parfois, c'est que je ne suis jamais vraiment libre. Le constat de départ est le suivant pour Merleau-Ponty: tout se passe comme si j'étais parfois libre, parfois déterminé. Et c'est insupportable, c'est contradictoire. Car cela veut dire que ma liberté n'est qu'une demi-liberté, qui marche de temps en temps. Et qu'est-ce qu'une demi-liberté? Comment est-ce possible? Des fois je suis déterminé comme un objet, une chose et d'autres fois je suis un être libre? Comment est-ce possible? La liberté est pensée comme un absolue par Merleau-Ponty: on est libre, ou on ne l'est pas. Il n'y a pas de demi-liberté pensable, car cela nous prive des conséquences et des responsabilités de nos actions: il faut être libre pour être coupable ou méritant. La contradiction est finalement simple et repose sur le concept de volonté: si les causes peuvent me déterminer, ou m'incliner à agir, alors qu'est-ce que la volonté? Si ma volonté est libre, les causes et les inclinations ne me décident pas: c'est ma volonté qui décide dans leur direction à cet instant. La conclusion est radicale: il faut renoncer à la causalité pour les actions libres, c'est-à-dire considérer tout le monde comme absolument libre tout le temps, avec une volonté capable de "prêter sa force" aux motifs. Et il faudrait sans doute dire à Merleau-Ponty de mettre les pieds dans un tribunal. Parce que si on accepte sa définition de la volonté, on a réglé le problème philosophique du déterminisme, mais on n'accepterait plus aucune circonstance atténuante en justice. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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