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Calliclès

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Tout ce qui a été posté par Calliclès

  1. Petite info pour les élèves de lycée qui recherchent leur sujet (pour trouver une correction, par exemple), si vous tapez "annales bac" dans les mots-clefs, vous allez vous retrouver avec beaucoup de liens publicitaires dans les résultats. Des pub pour des sites comme Annacours, etc... qui vous demanderont de payer pour lire une correction la plupart du temps. Il existe une base de donnée créée par des profs de philo de l'académie d'Aix-Marseille (gloire à eux pour cette numérisation, que leur âme rejoigne le ciel des Idées immortelles lorsqu'elle voyagera hors de la phusis), qu'on peut consulter facilement sur le site BD Bac 2015: http://bdbac.admin.free.fr/ Si vous cherchez un texte, ou une dissertation donnée par votre prof de philo, il y a des chances que le sujet soit tiré de cette base de donnée (qui est entièrement gratuite, je ne suis pas là pour vous vendre quoi que ce soit, vous ne verrez pas apparaître de bouton "voulez-vous acheter la version complète?" à l'utilisation). Par contre, BD Bac ne propose pas de correction, il permet juste de localiser le code épreuve et l'année du sujet, ce qui vous permettra d'aller chercher une correction un peu plus facilement ailleurs sur le net si vous êtes débrouillard. Vous pouvez utiliser le logiciel ou simplement consulter la base de donnée depuis le site (c'est moins précis et efficace qu'avec les outils du logiciel, mais ça marche quand même). Et si vous êtes prof et que vous ne connaissez pas encore ce site... vos tuteur ou inspecteurs sont de sinistres pignoufs et ne vous ont pas formé convenablement: c'est moche. Vous pouvez piocher des sujets et créer des sujets blancs à volonté pour votre établissement. Amusez-vous!
  2. Pas besoin, tu as tous les détails pour une annonce de plan, relis mes réponses précédentes.
  3. Salut Shuy, Ce sujet est étrange, car simpliste et pas spécialement intéressant. C'est un sujet qui ne dit pas son thème, donc à toi de comprendre les termes absents de la question (ici: responsabilité, liberté, morale). D'autre part, cela ressemble au sujet "Les hommes peuvent-ils avoir des droits sans avoir des devoirs?" (série S, Métropole, 1997, code sujet 97PHSCME1) Pour faire court: non, bien sûr, car des droits sans devoirs signifie un contrat social sans la moindre obligation, donc... pas de droit non plus, puisque le contrat serait inutile. Une société qui serait fondée sur des droits sans devoirs ne serait pas une société du tout, plutôt une guerre civile ou une zone de non-droit. Je t'invite cependant à faire la distinction entre devoir et obligation: le couple droit/devoir relève du domaine moral, alors que droit/obligation appartient au domaine juridique. Ce sera une précision intéressante. Problématisation: s'il n'y a pas de devoirs, peut-on encore parler de droits? Le but de cette dissertation est d'amener l'élève à construire un raisonnement amenant à justifier les obligations sociales en disant qu'elles fondent les droits. Ce qui n'est pas faux. Des contre-exemples: l'idéologie anarchiste du XIXe siècle propose une société de libre-association, dans laquelle les lois et l'Etat deviennent inutiles. Et ce n'est pas un bon exemple, car les théoriciens de l'anarchie ne voulaient pas d'une société sans règle, mais d'une société dans laquelle les règles proviennent des citoyens, et ne soient pas imposées par une tyrannie quelconque. C'est justement le problème de cette dissertation: pas moyen de trouver un contre-exemple fonctionnel.
  4. On peut considérer que le premier paragraphe comporte deux sous-parties: ligne 1 à 4, de "Par ailleurs..." jusqu'à "...qu’une critique de la pesanteur." le texte propose de résumer l'idéologie politique actuelle sur le travail. Puis de la ligne 4 à 7, de "Mais comment une véritable..." jusqu'à "parce que la société de travail n’a plus besoin de leur travail ?" il questionne cette idéologie en précisant ses contradictions, pour en préparer la critique (qui sera complétée dans le second paragraphe).
  5. Le texte est très inhabituel et, si c'est un texte de réflexion intéressant, je n'ai pas l'habitude de voir des insultes dans un texte de philo (sauf quand Averroès parle des non-philosophes, par exemple). Le fait qu'il y ait deux paragraphes t'indique déjà ton découpage en deux parties. Mais on pourrait défendre un découpage en trois parties, si l'on considère que le premier paragraphe commence par présenter une thèse pour la critiquer (ou, si l'on est moins charitable, comment par rembourrer un homme de paille avant de le cramer sur la place publique). Tu connais la méthodologie d'un commentaire de texte: avant d'attaquer le commentaire linéaire, on va l'introduire en présentant rapidement le thème, le problème, la thèse et l'enjeu du texte. Chaud? Aller, on y va: 1) le thème: facile, non? C'est le travail comme norme sociale. Plus exactement, une critique du travail en tant que concept justifiant des normes sociales. Pas besoin d'entrer dans le détail immédiatement, on précise juste le thème. On va devenir beaucoup plus précis avec... 2) le problème: le texte parle d'une "crise de la société du travail", et en le lisant attentivement on comprend sans mal qu'il s'agit de la montée du chômage de masse dans les sociétés modernes, donc la fin du plein emploi. Le problème du texte est donc le suivant: comment peut-on affirmer que le travail est nécessaire dans une société qui ne met plus tout le monde au travail? Comment concilier "le travail est inévitable" et "le société souffre du chômage de masse" ? A ce problème, l'auteur propose une réponse, c'est évidemment... 3) la thèse: clairement présentée à la fin du texte, l'injonction au travail est devenue irrationnelle. Car le travail n'est plus un impératif rationnel du fonctionnement de la société, mais une "idole", donc une mythologie obsolète. Cette thèse critique ouvertement notre conception du travail, ce qui en précise... 4) l'enjeu: ce texte représente une nouvelle conception de la philosophie de l'économie et du travail, une école capable d'affirmer que le travail n'est plus nécessaire (tiens, un vieux tract électoral de Benoît Hamon traîne sur mon bureau, qu'est-ce que ça fout là?) Ce texte se pose en critique de toutes les pensées économiques qui reposaient sur une conception du travail comme nécessité sociale (une nécessité tellement ancienne qu'elle est justifiée par une mythologie antique: la citation biblique). On entre donc dans une modernité de l'économie qui doit expliquer la souffrance, non des travailleurs aliénés comme le faisait la critique marxiste du travail, mais des chômeurs systémiques, des gens qui ne trouvent plus de boulot parce que leur boulot... n'existe plus (les usines remplacent les ouvriers par des robots depuis soixante ans) ou en tout cas pas chez eux (monsieur Mittal me glisse à l'oreille que si si, les boulots existent toujours, les robots ne remplacent pas encore tout le monde, c'est juste que maintenant l'usine est en Inde). Une fois cette intro posée (si tu enlèves les chiffres et les blagues, ça fait une intro), est-ce que c'est plus clair? Tu sais maintenant de quoi parle le texte (thème), à quelle question il répond (problème) et avec quelle solution proposée (thèse), reste à utiliser ta culture générale en histoire des idées pour savoir quel est sa place historique et sociale (enjeu). Et maintenant, avec joie, entrain et enthousiasme, tu peux annoncer fièrement à ton correcteur quel découpage du texte tu vas opérer. Vas-tu séparer le gras de la chair, garder le croupion, ou tailler le blanc? C'est l'étape finale, il te faut une annonce de plan. C'est relativement simple puisqu'il s'agit d'un commentaire linéaire. Je te conseille simplement de garder la structure du texte: en deux parties, avec la première partie en deux temps. Est-ce que ça t'aide, et as-tu besoin de plus de détails?
  6. Je réfléchis à ça et je t'écris quelque chose dans la soirée. Tu es en Tle ou post-bac?
  7. Amusant, ce petit extrait. On a l'impression de tomber sur le couplet habituel de Platon sur l'art "imitation d'une imitation du réel", mais non, si on reste attentif jusqu'au dernier paragraphe, Platon parle... des charlatans. L'artiste imitateur n'est ici qu'une parabole pour parler de ceux qui se font passer pour des experts. Par contre, à la question "qui pour me faire le devoir?" je te répondrai: personne. Débrouille-toi ma grande, on peut t'aider, mais pas faire le boulot à ta place.
  8. Calliclès

    Essai

    Ce n'est pas un vrai sujet de philo. "L'homme faible" ne renvoie à aucun concept. D'autre part, la question est certainement "doit-on", qui pose un problème moral. Si c'est "peut-on", la réponse est simplement oui et ça n'a aucun intérêt de disserter là-dessus.
  9. Salut Sophie. Est-ce que tu comprends le problème: tu présentes une nouvelle problématique, tu reformules le problème (c'est très bien, bravo!) et ensuite tu balances... exactement le même plan hors-sujet que tu avais déjà, mais développé. Il a beau être développé avec des exemples et des références, il est toujours hors-sujet. Imaginons que je sois ton correcteur: je vois ce plan dans le corps de texte, avec une première partie consacrée à la raison... Si je n'avais pas lu le sujet, je me dirais "tiens, c'est une dissertation sur le problème "qu'est-ce que la raison?" ou "quelles sont les applications de la raison?" Tu ne réponds pas du tout au problème posé: "faut-il toujours suivre sa raison?" Encore une fois, le sujet "Faut-il toujours suivre sa raison?" n'est pas une dissertation qui porte immédiatement sur la raison: c'est une dissertation sur la volonté, la décision et la morale. Tu as bon sur les définitions: oui il faut définir raison (qu'on prendra dans un sens assez étendu dans l'intro: à la fois méthode rationnelle, faculté de raisonnement, rationalité, etc...), toujours (facile) et surtout le "Faut-il" de départ. Mais justement, si tu définis ce "faut-il", alors tu comprends le problème, qui te donne la problématique: est-ce un devoir de toujours suivre sa raison? A-t-on raison de suivre sa raison, et d'après quels critères, pour quels objectifs? Je comprends que tu ais très envie de ressortir ton cours sur la raison et de réciter le couplet sur Platon, puis celui sur Kant, mais quel est le rapport? Si tu expliques le mythe de la caverne qu'on trouve dans République VI, Platon y explique que les Idées (comprendre: les concepts intellectuels) sont comme les formes originales dont en voyons que les ombres portées dans le monde matériel qu'on examine, et qu'il faut apprendre à voir les concepts derrière les objets. Quel rapport avec "Faut-il toujours suivre sa raison?" Platon ne parle pas de la raison elle-même, mais de la capacité à discerner les concepts. Si Platon parle d'une faculté de l'esprit (qu'il désigne presque toujours pas sa métaphore de la vision et de la lumière), c'est un esprit de synthèse ou d'abstraction, c'est la capacité du pythagoricien à comprendre qu'on parle de droites infinies et de triangles rectangles, alors que Pythagore a tracé des traits limités sur une tablette d'argile avec un grattoir usé et qu'il a raté l'angle droit: voir l'Idée éternelle derrière la forme éphémère de la matière. Autrement dit, c'est ce qui vient avant la raison. Citer l'allégorie de la caverne est certes scolaire, mais complètement à côté du sujet. Parenthèse sur la spiritualité platonicienne: d'autant que Platon en fait une utilisation plus spirituelle que rationnelle. On ne s'en rend pas compte en Tle, mais Platon fonde une école de pensée qui est aussi une concurrence religieuse au culte des dieux de son époque. Des dieux qu'il ne trouve visiblement pas très intéressants, il n'en parle pratiquement jamais et sa métaphysique n'attribue rien à Zeus. On pourrait croire que Platon ne croit pas aux dieux de son époque, mais il est simplement plus fin que ça: il voit que la religion échoue à répondre aux questions de la métaphysique et invente une philosophie et une spiritualité plus intellectuelle, qui se passe très bien des dieux pour expliquer le monde. En cela, on peut comprendre pourquoi le maître de Platon, Socrate, a été condamné à mort pour "impiété": les philosophes sont en effet bien peu respectueux de la religion, puisqu'il réinventent les dieux à longueur de traité métaphysique (de la même façon: TOUS les métaphysiciens de la modernité, de Descartes jusqu'à Leibniz en passant par Spinoza ou Malebranche, sont condamnés par le Vatican, qui les a placé dans l'Index librorum prohibitorum). Ton exemple de Kant est plus intéressant, mais mal utilisé: là par contre on a effectivement un argument qui prétend fonder la moralité sur la raison... Mais de manière indirecte. L'impératif catégorique de Kant n'est pas d'abord rationnel, il est surtout pratique. Il permet d'établir une morale qui soit d'abord réciproque, donc qui peut fonctionner en société. Et elle a des soucis (le cas du mensonge, par exemple: l'impératif catégorique interdit formellement le mensonge, ce qui pose un vrai problème lorsque mentir permettrait de sauver une vie). Donc attention avec Kant: vas-y avec prudence et ne te contente pas de réciter le couplet sur l'impératif catégorique, explique pourquoi ce n'est pas un si bon exemple, mets les pieds dans le plat. Ensuite, je reprends tes problématiques: elles posent plus de problèmes qu'elles ne vont en résoudre. Elles sont trop longues et font appel à d'autres notions qui n'ont rien à voir avec le sujet non plus: Réponse courte: on s'en fout. C'est quoi la stabilité? D'une part tu en refais un sujet sur la raison elle-même, mais en plus tu rajoutes la notion de stabilité qui n'a pas de rapport avec le sujet. Par contre, tu parles des choix, c'est un pas dans la bonne direction: tu as compris que c'était un sujet qui parle des choix à faire dans la vie (donc de morale). C'est un autre sujet, l'introduction du problème des passions motivantes (qu'on pourrait aussi appeler: la raison n'arrive jamais à motiver, puisque c'est le boulot des passions, il faut trouver une passion qui va dans le même sens que la raison). Mais n'utilise pas le terme "coeur", qui est une métaphore floue. Tu as peut-être l'impression d'être claire, mais on évite les métaphores en philosophie par soucis de clarté (sauf quand on s'appelle Platon... C'est un autre problème). Mais alors, tu peux citer quel philosophe pour mettre une référence dans cette satanée dissert? Si tu as bien compris que ça ne répond pas directement au problème, mais à la question annexe "peut-on suivre sa raison?" alors, tu peux tout à fait utiliser le texte de David Hume sur le rapport des passions à la raison. C'est un texte célèbre que je te conseille de lire attentivement, extrait du Traité de la nature humaine, livre II, "Des passions" (1739). https://ifac.univ-nantes.fr/IMG/pdf/TEXTE_4_HUME.pdf
  10. Salut Sophie (le prénom idéal pour qu'on te réponde vite sur un forum de philo): avant de mettre un plan, essaie d'avoir une problématique et des idées à mettre dans le plan. Si tu as un plan, mais sans les éléments précédents, c'est aussi utile qu'un boulanger qui te dirait "je ne sais pas faire de croissants, mais j'ai acheté la meilleure vitrine". Commences par voir le problème du sujet: "faut-il toujours suivre sa raison?" On pourrait commencer par questionner le "toujours". Quand je fais un placement financier, que je résous un problème de maths ou que je fais ma liste de courses, j'essaie d'être rationnel (en tout cas, personnellement, je vais au rayon poissonnerie à la fin, pour ne pas trimballer mon filet de saumon qui va réchauffer pendant que j'achète le riz et les pattes, j'ai une méthode vaguement rationnelle pour faire les courses, en tout cas j'exerce mon esprit pratique). Par contre, est-ce que je suis ma raison quand je drague une fille? Ou sans draguer: j'interagis avec ma libraire. On peut (légitimement) se demander si je ne suis pas influencé par des penchants très irrationnels, comme le fait que je lui trouve de très beaux yeux et une peau fine, un rire séduisant, une jupe savamment fendue... Bref, tout un tas de trucs qui feront que j'achèterais peut-être un roman, moins pour les qualités de l'ouvrage que pour la voir sourire. Ou alors, c'est le travail d'une "raison" qui n'a rien de rationnel, comme une ruse de la nature qui me fait apprécier les jeunes femmes apparemment fertiles, ce qui fait qu'en me laissant guider par mes instincts, je vais me retrouver père de famille (mais à ce moment-là, si ruse de la nature il y a, ce n'est plus ma raison, mais bien une autre, une efficacité cachée de nos gènes qui favorisent leur propre reproduction grâce à la redoutable efficacité de la sélection naturelle, on est bien en face d'un processus efficace, mais pas de ma raison réflexive). Et quand je vais voir une expo dans un musée: où va ma rationalité? A la fin, moi, personnellement, je trouve que les oeuvres de Klein, c'est chiant comme la mort. Pourtant on m'a expliqué lors d'une de mes visites au centre Pompidou: le monochrome, travail de la couleur, commentaire sur la forme, tout ça... Mais à la fin, comme c'est toujours bleu, je m'emmerde et je vais voir autre chose. Où est ma raison à ce moment-là? J'ai bien compris l'argument sur la forme, mais à la fin de l'expo, force est de constater: je m'en fous. Et je n'ai peut-être pas tort: les oeuvres les plus limpides sur leur concept intellectuel, sur leur construction à base plus ou moins rationnelle, ne sont pas forcément les plus intéressantes et les plus esthétiques. Et j'irais plus loin: quand on condamne un criminel à une peine mesurée et individualisée, est-ce que c'est toujours rationnel? On s'encombre avec des questions de responsabilité, d'expertise psychiatrique, de réhabilitation (qui demande de financer de nombreux programmes de réinsertion) et de dignité dans les conditions de vie des prisonniers. Mais est-ce qu'on ne gagnerait pas énormément de temps et d'argent en condamnent à mort systématiquement? Le taux de récidive des morts est de 0% : ça c'est de l'efficacité! Et on a besoin de beaucoup moins de gardiens pour un cimetière que pour une prison. Fraude fiscale? Condamnation à mort et saisie de la fortune: bim, on a réglé en une seule mesure les problèmes d'évasion fiscale et de surcharge des prisons, c'est pas rationnel ça? Du coup, au nom de quoi complique-t-on le jugement des criminels? L'éthique? La dignité humaine? L'efficacité sociale? Le désir de justice? La peur des erreurs judiciaires, peut-être? Le caractère sacré de la vie, si on est croyant... Ce ne sont pas les raisons qui manquent, mais les raisons rationnelles? Du coup, je t'arrête tout de suite sur ton plan: laisse tomber, tu n'as pas encore de problématique. Si tu pars vers cette première partie "la raison comme socle de la connaissance et de la morale", je réponds "hors-sujet". Ton plan ne répond pas au sujet parce que tu as sauté une étape: tu n'as pas encore questionné le sujet. Derrière la question "Faut-il toujours suivre sa raison?", il n'y a pas à faire une dissertation sur la seule raison... Ce serait manquer les trois quarts du problème. C'est aussi une question morale et sociale qui est posée: "est-il moralement acceptable d'être rationnel en tout?", ou encore une question d'art: "l'artiste est-il créatif par la seule rationalité?", mais c'est aussi une question adressée à la philosophie de l'esprit et aux sciences cognitives: "peut-on suivre sa raison?" Si les émotions nous motivent, comment ferait la raison, qui est de nature radicalement différente, pour incliner nos actions? Je comprends bien comment nos affects pèsent sur nos décisions, je le constate tous les jours (oui, j'ai déjà acheté un livre parce que ma libraire est sexy: ma libido a plus de marge de manoeuvre que ma rationalité avec mon portefeuille), par contre je vois rarement des gens agir par raison pure... Peut-être jamais, en fait. Sauf dans des conditions bien précises et contrôlées, comme dans un laboratoire ou des scientifiques vont mettre en place un protocole expérimental pour écarter tous les biais cognitifs pouvant affecter leurs résultats. Autrement dit: il te faut d'abord questionner le sujet avant d'avoir un plan. C'est rationnel (et c'est passionnel: tu sera plus joyeux avec une bonne ou une mauvaise note?)
  11. Calliclès

    Dissertation

    C'est la bonne vieille dissertation scolaire sur l'art et la réalité... Un sujet traité des dizaines de milliers de fois en Terminale. Pour l'introduction, tu dois commencer par mettre en lumière le problème: Comment l'art pourrait-il "détourner" de la réalité? Est-ce que l'art a vraiment une prétention descriptive, capable de subvertir la réalité? Par quels moyens l'art peut-il nous détourner de certaines réalités? Est-on sûrs que l'art a bien un rapport avec le réel, d'ailleurs? Est-ce que l'art essaie d'imiter le réel, pour échouer et fournir une image imparfaite (bonjour M. Platon, on vous attendait, allez-y faites comme chez vous, installez-vous quelque part entre la première partie et la conclusion, je vous sers quelque chose entre deux Idées pures) ? Ou est-ce que l'art fait encore quelque chose d'autre, quelque chose de plus original qui se permet des libertés avec le réel parce qu'il n'a pas toujours d'ambitions réalistes (M. Dali, vous ici? C'est un honneur!) Pour ce qui est des arguments et des exemples, en voici quelques-un, pèle-mêle, je te laisse le soin de les développer et de les organiser. Je te mets tout ça en vrac, comme un petit marché bio de l'argumentation philosophique: L'art qui détourne volontairement: propagande et publicité. Qu'on prenne les photos retouchées, soignées et composées des affiches électorales, ou les belles images publicitaires, on a affaire à un art d'artisan, de technicien au service de la pub. Le but est de séduire, d'idéaliser, de donner envie, de susciter le désir: bref, il n'y a qu'à allumer une télévision, ouvrir un journal gratuit ou un navigateur sans bloqueur pour s'en rendre compte: nous sommes exposés à des images qui n'ont pas grand-chose à voir avec le réel. Ce détournement d'attention, d'attentes et de désir peut susciter des problèmes en tout genre: idéalisation du corps féminin par les médias, et son cortège de problèmes de santé (on introduit une population aux médias et on voit apparaître les troubles alimentaires de filles qui veulent ressembler aux mannequins), idéalisation de la marchandise par la pub, et transmission d'idées politiques par les affiches électorales (la propagande). Exemples: une publicité érotisant inutilement une femme pour te vendre... n'importe quoi, une affiche électorale de Zemmour avec les rides lissées par Photoshop et une pose composée à la prise. Ou tout simplement un portrait officiel de président: le portrait de Macron est un trésor de propagande à analyser, avec ses symboles cachés pas si subtils. Mais est-ce l'art, ou la totalité de l'art? C'est certainement son utilisation la plus fréquente en tout cas, la plus banale: les photographes et graphistes d'aujourd'hui travaillent-ils souvent pour autre chose que la pub? Société du spectacle, de l'image, et surtout de la marchandise qui trouve un intérêt financier immédiat à détourner la réalité. Si on ne retouchait pas les mannequins anorexiques, on ne les trouverait pas si belles. Mais est-ce le travail de l'artiste ou du technicien? C'est un autre débat, ta dissertation ne consiste pas à dire "qu'est-ce que l'art?" Mais on a parlé du travail artistique lorsqu'il est directement au service du détournement, du mensonge politique ou publicitaire. L'art qui révèle: le naturalisme, l'obsession du réel. Que tu ailles chercher de superbes croquis botaniques, des illustrations qui mettent en avant la nature ou des romans qui mettent en avant une réalité sociale souvent ignorée, il y a un art qui prétend rendre compte du réel. Même avec modestie, dans un but strictement pédagogique: le dessinateur naturaliste, lorsqu'il reproduit le plumage d'un oiseau, cherche moins à exprimer sa sensibilité qu'à mettre en évidence des traits physiques, une forme de bec, une couleur de plume, des proportions, qui permettront aux ornithologues d'identifier facilement l'animal. L'art est donc minime, mais bien présent: d'une part l'artiste propose une expérience esthétique séduisante (juste pour l'anecdote: le jeu de société le plus primé de 2019 était Wingspan, un jeu de cartes dont les illustrations sont uniquement des croquis ornithologiques qu'on croirait sortis d'un guide pour naturaliste, qui a participé à son succès commercial). Mais ensuite, cet art figuratif, réaliste au possible, fait des choix et des abstractions. L'artiste ne s'intéresse pas à des spécimens exceptionnels, il doit observer de nombreux spécimens pour en dessiner la synthèse, fournir le croquis d'un spécimen idéal qui montrerait tous les traits typiques de son espèce permettant de l'identifier à coup sûr. Et qu'on le veuille ou non, la description du réel porte un propos, jamais neutre, sur le réel. Le roman naturaliste du XIXe prétend faire une démarche savante et descriptive. Cette démarche est toujours biaisée par le choix des personnages, l'utilisation de leur réalité pour les rendre tragiques ou spectaculaires. Lorsque Zola décrit la prostituée Nana, ou le mineur syndicaliste Lantier (dans Germinal), il prétend mettre en avant la description d'une réalité sociale, mais elle est au service d'une tragédie humaine qui vise d'abord à émouvoir (et peut-on vraiment leur reprocher? C'est ce qui rend ces romans mémorables). Mais nous avons approché un cas-limite, encore une fois. Est-ce de l'art s'il s'agit d'une description subjective? Il y a subjectivité, abstraction, choix de la part de celui qui décrit, mais cela suffit-il à faire du dessinateur naturaliste un artiste? Nous pensons que oui, en tout cas. Et s'il faut s'en persuader, prenons l'illustrateur naturaliste dans une discipline qui demande un brin d'imagination en plus: celui qui illustre un livre de dinosaures, par exemple, n'en a jamais vu. Il est au service du paléontologue, qui n'a vu que des traces fossiles malmenées par des millions d'années de changements qui ont pu fracturer la pierre et la déplacer, pour rendre l'image du dinosaure méconnaissable. Cela demande une spéculation, aussi scientifique que possible bien sûr, mais qui laisse une part immense de l'animal aux seuls choix subjectifs de l'artiste. Il n'a que la reconstitution d'un squelette et doit imaginer la texture, la couleur des écailles, des yeux et la part de graisse qui modifiera la silhouette de l'animal: à quel point le dinosaure est-il encore une reconstitution scientifique, et non une création artistique librement inspirée des indices fossiles? L'art qui sublime, la révélation du réel indicible ou intangible par l'expérience esthétique. Qu'ont en commun les icônes médiévales de la Vierge Marie et les tableaux surréalistes de Salvador Dali? Pas grand-chose, en fait, sinon une volonté d'aller au-delà de la réalité. Peut-on parler de détournement, alors? Non, plutôt d'une tentative de révélation esthétique. Il y a des moments où l'art tente de nous faire comprendre quelque chose sur le réel, ou au-delà de la réalité matérielle, par des codes ou par une expérience esthétique absurde. La Persistance de la mémoire de Salvador Dali représente des horloges qui coulent. C'est à la fois une impossibilité physique (les objets rigides ne coulent pas) et une excellent figuration de ce qui se passe dans l'esprit humain lorsqu'il perçoit: la mémoire immédiate étire le présent pour mesurer des durées. Ce qui étire les horloges et les fait couler, leur élasticité ou plasticité n'est pas dans le matériau qui compose les horloges mais dans la perception humaine du temps. Ce tableau, apparemment un échec figuratif évident, fonctionne comme une excellente métaphore de ce que fait la mémoire avec le temps: le tableau a détourné la description de l'horloge au profit d'une description géniale de la mémoire. Une icône médiévale, en vitrail ou panneau sur bois, de son côté, semble figurative à première vue, mais crument. Bien plus grossière que l'art figuratif antique, de la statuaire grecque par exemple. Cet échec descriptif apparent, qui montre les Saints comme des assemblages de couleurs, met la forme au service du sens mystique: ce qui importe n'est pas la forme de la vierge dans le vitrail, mais les couleurs utilisées. L'or du sacré, le blanc de l'innocence. Derrière la figuration (qui paraît rudimentaire comparée à une oeuvre naturaliste), se trouve le message artistique plus subtil d'un au-delà du matériel. En figurant la vierge par des assemblages de verre coloré, et en plaçant le vitrail là où la lumière doit le traverser, on désigne autre chose que le visible immédiat: la lumière divine et le caractère immatériel de l'âme des personnage. Cet art détourne le matériel pour montrer le spirituel, se détournant de la réalité pour aller vers le mystique. Alors en conclusion: l'art nous détourne-t-il du réel? En premier lieu, l'art manque systématiquement le réel, dans tous nos exemples. Mais pas à cause de la nullité de l'artiste. Nous n'avons pas repris l'argument de Platon, qui pensait que l'artiste échoue à reproduire le réel, lui-même reproduction ratée des Idées. L'art échoue à reproduire le réel, non parce qu'il est médiocre, mais parce qu'il est humain. Nous avons vu un art technicien et séducteur (la pub), un art qui abstrait et synthétise à l'extrême au service de la science (le naturalisme) et des arts qui détournent le réel parce leur objectif est ailleurs (art mystique, iconographie, surréalisme). Il semblerait que l'art participe d'une construction idéalisée, synthétique, abstraite, imagière au mieux, du réel. Mais peut-être parce que nous-mêmes n'habitons pas le réel, mais nos perceptions limitées du réel et notre imaginaire. Au contraire de l'art, qui prolonge cet imaginaire dans toutes les directions, et se détourne fondamentalement du réel plus qu'il n'en détourne les autres, pour ne pas détourner le réel il faudrait fournir des efforts constants pour limiter nos attentes et brider notre imaginaire, le restreindre dans les limites du réel. Mais cela s'appelle la science, et c'est un tout autre sujet. NOTA BENE: Je me rends compte que j'ai écris une dissert sans vraiment le vouloir... Bon, sache qu'il faut vraiment prendre ce que j'ai écris pour ce que c'est, un alignements d'exemples plus ou moins clairs, alignés dans un semblant d'organisation avec des petites transitions mignonnes, mais que ça ne doit pas te servir de corrigé pour plusieurs raisons: 1) C'est quand même moyen. C'est du bavardage érudit, de la dissertation quoi. Si tu fais un copier-coller de ce corps de texte, tu n'en tirera qu'une note médiocre, entre 10 et 15. 2) Il n'y a pas de véritable introduction. L'avalanche de questions que j'ai écrites au départ constituent au mieux la "problématisation" du sujet. Il n'y a ni définition des termes, ni accroche, ni problématique ni annonce de plan, il n'y a pratiquement rien à part des questions dans le désordre. Ce n'est pas une intro, c'est un marché aux puces de la problématique d'occasion pas chère. Pour une raison simple: je ne veux pas t'écrire d'intro. C'est le plus difficile, mais le plus essentiel de la dissertation et tu dois faire ce travail toi-même, sinon ça n'a pas de sens. 3) La conclusion est tout de même pédante au possible et sous-tend un système philosophique qui a déjà des idées claires sur ce que sont l'art et la science, tout en se contorsionnant pour tenir dans une copie de lycée. Ne finis pas ta conclusion comme ça, s'il te plait.
  12. Un sujet spécialisé, donc. Les principaux concepts de Leibniz sont: 1) une structure conceptuelle, un système philosophique qui va unir la métaphysique à la morale, avec des arguments qui sont presque toujours de nature mathématique (Leibniz avait l'ambition de comprendre la philosophie comme une science rationnelle). Parce que dieu est bon, il a créé le meilleur des mondes (parmi une infinité de mondes possibles, le dieu de Leibniz est un super-calculateur quantique motivé par une volonté de bien faire, un peu comme un robot d'Isaac Asimov). 2) Les monades. Dieu a créé le monde en utilisant des petits atomes métaphysiques, les fameuses monades, qui sont réglées par avance pour se coordonner sans communication (balaise!) et fabriquer le monde en fournissant l'essence métaphysique de tout ce qui est. Comment peuvent-elles créer le monde en se synchronisant et s'accordant sans communication? Grâce au réglage d'usine de dieu: l'harmonie préétablie (votre monade est fournie avec un firmware garanti pour l'éternité: merci dieu!) Voilà ce que je peux dire de Leibniz en quelques souvenirs de mes lectures à la fac. Pour ce qui est du texte: il a beau être une critique d'un illustre inconnu (qui connaît Stegmann, sérieusement?), ce n'en est pas moins un texte d'inspiration aristotélicienne marquée. Les références à sa logique sont claires. Leibniz hiérarchise les méthodes d'apprentissage, puis les sciences elles-mêmes (juste pour illustrer son propos, comme ça, bim, le mec démonte une pédagogie poussive et il invente une hiérarchie des sciences juste en poussant le raisonnement un peu plus loin, sans effort: chaud le Leibniz!) Il distingue d'abord la méthode scolaire, thématique, dans laquelle on apprend par coeur sans réfléchir (ce que Leibniz appelle une apprentissage "où la mémoire suffit"). Puis il passe à ce qui l'intéresse vraiment: la méthode principielle, qui donne la clef de compréhension d'une discipline. D'où sa distinction entre les mathématiques, la physique, puis la métaphysique, jusqu'à la morale. Le problème évidemment, est que le passage des principes de la physique à ceux de la métaphysique demande d'accepter... toute une métaphysique, et celle de Leibniz, justement. Son architecture conceptuelle lui permet de tendre un pont entre toutes les sciences, mais le prix est fort: il faut accepter la métaphysique de Leibniz, les "essences préexistantes", c'est-à-dire les monades, l'harmonie préétablie, dieu et tout le reste. Si on prend l'appât, il faut gober l'hameçon, la ligne, l'épuisette, et si possible sauter dans la poêle avec du beurre et un peu de basilic. Une belle façon pour Leibniz d'attirer l'argument dans son système philosophique et de forcer le lecteur à raisonner avec ses concepts. Courage pour ton commentaire. La documentation sur Leibniz est abondante.
  13. Calliclès

    Questions texte

    L'erreur logique, comme dit ton correcteur, serait dans le statut d'antiquité, de vieillesse. Nous considérons que les Anciens sont anciens parce qu'ils sont vieux. Mais puisque leurs travaux ont été continués au Moyen-Âge, à la Renaissance et dans la Modernité de Pascal, nous arrivons à un état dans lequel nous somme comme vieux. Car nous avons accumulé leurs travaux et ceux de leurs successeurs pour progresser. Ce sont donc les Anciens qui étaient jeunes, avec un regard neuf, et c'est en nous-mêmes, les Modernes, que réside cette Antiquité que nous croyons voir chez les Anciens. J'ai tout de même l'impression de voir un questionnaire écrit par une personne qui enseigne hors-programme...
  14. Calliclès

    Analyse

    Tu as bien de la chance. L'image du texte est sur le côté pour moi.
  15. Calliclès

    Analyse

    Voici une statue argumentative. Pour le statut argumentatif du texte, par contre, on verra quand on pourra le lire: l'image n'est pas dans le bon sens.
  16. On ne peut pas t'aider dans la question puisqu'on n'a pas les propos de Rousseau à côté. Le texte est formulé dans un français classique avec des termes théologiques plus proches de la philosophie médiévale que des Lumières, mais après tout: Galilée a du débattre avec le Vatican pour l'hypothèse héliocentrique. Le texte peut se traduire de façon excessivement simple. Une fois qu'on a enlevé toutes les circonvolutions et les formules de prudence, voilà ce qui reste: "La Bible s'interprète n'importe comment, tout le temps. Elle est donc irrégulière et peu fiable, et je n'accepterai pas d'argument biblique si j'en ai d'autres à disposition. Au contraire, la nature suit des lois régulières et immuables. Je n'accepterai donc pas que l'on conteste mes hypothèses sur la nature au nom de ce qu'il y a marqué dans la Bible. Car la nature est visiblement beaucoup plus fiable que les interprétations religieuses." Traduction: "Arrêtez de m'emmerder avec vos citations bibliques, je bosse sur du concret moi. Si je vous dit qu'il y a des lunes autour de Jupiter et que la Terre tourne autour du Soleil, c'est que j'observe des lois naturelles exprimables en langage mathématique, et toutes vos citations bibliques n'ont aucun poids contre ça."
  17. Calliclès

    Explication philosophique

    Comme d'autres textes de Merleau-Ponty, il exprime une contradiction logique, ce qui le rend subtil. Est-on libre? Si je suis libre, c'est que je ne suis pas déterminé. Or s'il m'arrive d'être déterminé parfois, c'est que je ne suis jamais vraiment libre. Le constat de départ est le suivant pour Merleau-Ponty: tout se passe comme si j'étais parfois libre, parfois déterminé. Et c'est insupportable, c'est contradictoire. Car cela veut dire que ma liberté n'est qu'une demi-liberté, qui marche de temps en temps. Et qu'est-ce qu'une demi-liberté? Comment est-ce possible? Des fois je suis déterminé comme un objet, une chose et d'autres fois je suis un être libre? Comment est-ce possible? La liberté est pensée comme un absolue par Merleau-Ponty: on est libre, ou on ne l'est pas. Il n'y a pas de demi-liberté pensable, car cela nous prive des conséquences et des responsabilités de nos actions: il faut être libre pour être coupable ou méritant. La contradiction est finalement simple et repose sur le concept de volonté: si les causes peuvent me déterminer, ou m'incliner à agir, alors qu'est-ce que la volonté? Si ma volonté est libre, les causes et les inclinations ne me décident pas: c'est ma volonté qui décide dans leur direction à cet instant. La conclusion est radicale: il faut renoncer à la causalité pour les actions libres, c'est-à-dire considérer tout le monde comme absolument libre tout le temps, avec une volonté capable de "prêter sa force" aux motifs. Et il faudrait sans doute dire à Merleau-Ponty de mettre les pieds dans un tribunal. Parce que si on accepte sa définition de la volonté, on a réglé le problème philosophique du déterminisme, mais on n'accepterait plus aucune circonstance atténuante en justice.
  18. Tu as du voir le sujet du bonheur avec votre professeur de philo. "Le bonheur n'est-il qu'une somme de plaisirs?" comme tous les sujets formulés par une interro-négative, la dissertation te demande d'élargir et de creuser le sujet. D'une part, on a du mal à se représenter un bonheur sans plaisir, d'autre part le plaisir est un concept insuffisant pour rendre compte de ce qu'on appelle le bonheur. J'insiste fortement sur le fait que ton intro ne doit pas essayer de définir trop strictement le concept de bonheur: laisse-toi de la marge et précise que le concept est en question ici, il faudra le repenser. D'autre part, si tu vas dans la direction "non, le bonheur n'est pas qu'une somme de plaisir, il manque quelque chose": tu n'arrivera jamais à déterminer exactement ce qu'est cette chose. Je te conseille plusieurs références à lire rapidement (des textes courts): Epicure, Lettre à Ménécée (que vous lisez sans doute en classe, relis-la à partir du troisième paragraphe jusqu'à la fin) https://fr.wikisource.org/wiki/Lettre_à_Ménécée_(traduction_O._Hamelin) Le deuxième chapitre de l'Utilitarisme, de John Stuart Mill, précise une définition négative du bonheur: c'est l'absence de souffrance et de malheur. Ce qui règle beaucoup de débats inutiles, car si les philosophes peuvent débattre entre eux sans s'accorder sur une définition exacte du bonheur, on peut en revanche tomber facilement d'accord sur une définition du malheur, et admettre que l'absence de malheur est un bien. https://fr.wikisource.org/wiki/L’Utilitarisme/Chapitre_II
  19. Ce texte de D'Holbach est très simple à comprendre, puisqu'il a une thèse bien affirmée et qu'il la répète. Je dirai juste que la question six fait appel à des distinctions philosophiques expliquées dans le manuel ou dans ton cours, sinon tu aura du mal à y répondre. Les questions 1 à 4 coulent de source, la 5 te demande un petit effort de réflexion mais rien de méchant. C'est un texte bien choisi pour le début d'année: pas très difficile à expliquer. Mais un peu en-dessous de ce qui peut tomber au bac.
  20. Un argument est: - soit un exemple, mais il faut l'utiliser comme une simple illustration de l'idée que tu viens d'expliquer, et dire pourquoi cet exemple est généralisable et n'est pas qu'un simple cas particulier. - soit une démonstration logique. Un argument n'est pas: - Une citation d'auteur (ce serait un argument d'autorité, donc invalide: ce n'est pas parce que "Kant a dit..." que c'est vrai et que ça te dispense d'expliciter pourquoi Kant le dit, la philosophie n'est pas une religion et les auteurs ne sont pas des prophètes qu'on peut citer n'importe comment pour dire n'importe quoi). - Une simple répétition de ton idée (lapalissade: j'ai raison, parce que j'ai expliqué que j'avais raison).
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