Aller au contenu

Calliclès

E-Bahut
  • Compteur de contenus

    192
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    25

Tout ce qui a été posté par Calliclès

  1. Calliclès

    Baudelaire sensible ?

    En quelle classe es-tu? Ce sujet est hors-programme pour les Tles.
  2. Calliclès

    Spinoza

    Bien sûr!
  3. Calliclès

    Spinoza

    Non, pour comprendre la doctrine de Spinoza de façon plus large, je suis en mesure de dire que ce n'est pas l'amour, mais quelque chose de plus simple: la joie. Spinoza est à sa manière propre un idéaliste: il considère que nous ne vivons pas seulement dans le monde matériel, mais dans nos représentations mentales de ce monde (qui est bien difficile à estimer, puisqu'il subit le filtre de nos perceptions et de notre imagination). Autrement dit pour Spinoza: on habite dans sa tête avant d'habiter sur Terre. Ce qui l'amène à être particulièrement attentif aux phénomènes psychologiques et aux émotions, qu'il appelle les affects. On peut considérer Spinoza comme un précurseur de la psychologie, qui n'était pas encore une science. Et puisque Spinoza est attentif aux affects, sa doctrine se fonde sur une dualité simple: la tristesse et la joie. L'amour, c'est de la joie associée à l'idée d'une cause extérieure (tu penses que X te rend heureux, donc tu aimes X). Et la haine, c'est la réciproque: c'est de la tristesse associée à l'idée d'une cause extérieure (je cite l'Ethique, livre III, proposition XIII, scholie). Le but de Spinoza est idéaliste: il ne cherche pas la Vérité, ou Dieu, ou l'éternité, ou l'Un, comme un philosophe mystique de l'Antiquité tardive ou du Moyen-Âge. Il cherche le moyen d'être heureux, de vivre dans la joie. Et il constate que de nombreux moyens sont inefficaces: l'argent, les honneurs, la volupté, mènent à une joie passagère, puis à la tristesse et au malheur. Et la recherche de ces joies passagères mène régulièrement à la mort... C'est donc un échec sur toute la ligne. Pour Spinoza, le bonheur consiste dans une recherche de biens plus précieux, justement parce qu'ils sont durables (qui sont la connaissance, parce qu'elle apporte la liberté). Et cette recherche apporte une vie de bonheur durable, malgré les appels de biens plus temporaires. Faisons un raccourci avec une comparaison idiote, juste pour le plaisir de résumer: d'après Spinoza, un chercheur en physique quantique, même dans un petit laboratoire en manque de financements, est infiniment plus heureux qu'une popstar qui rencontre le succès, la célébrité et l'argent. Parce que le physicien recherche les lois naturelles nécessaires de l'univers, et que ses découvertes seront définitives. Alors que la popstar ne comprendra jamais vraiment d'où vient son succès (chance? talent? bon moment pour le public? les trois en même temps?) et passera son temps à chercher des bien temporaires et fragiles (l'argent se dépense, la célébrité s'oublie, le succès passe). Et ce n'est pas pour le plaisir d'aller dans le sens de Spinoza, mais le taux de suicide des chanteurs pop, comparé à celui des physiciens, semble lui donner raison.
  4. Dans un premier temps, je trouve gonflé que votre prof vous dise "faites des recherches sur internet" pour expliquer un concept philosophique comme l'état de nature chez Rousseau... Il aurait pu vous faire cours dessus. Donc, puisque nous sommes sur internet, disons que ma réponse fait partie de tes recherches, ok? Ok! 1° Qu'est-ce que "l'état de nature" chez Rousseau? Notre ami savoyard Jean-Jacques Rousseau, qui aimait qu'une femme lui rougisse les fesses à coups de brosse à cheveux, ne s'est pas contenté d'écrire ses confessions. Il a aussi piqué une bonne partie de la philosophie politiques des rosbifs, nos ennemis héréditaires, pour faire la sienne. L'état de nature, chez Rousseau, est un concept, une idée: comment était l'humanité avant les lois et la civilisation? Cette idée vient en partie du philosophe Thomas Hobbes, qui l'a formulé dans son ouvrage Le Léviathan (1651): dans une société sans loi, chacun a le droit naturel d'user de violence pour protéger sa propre vie, et on se retrouve dans un état de guerre de chacun contre tous. D'où sa célèbre citation: l'homme est un loup pour l'homme. a) L'état de nature: Mais s'il a l'air de reprendre le concept sous un autre angle plus historique, plus généalogique, il ne faut pas oublier que l'état de nature chez Rousseau reste un concept purement hypothétique. C'est très important: l'état de nature n'a jamais existé, ni dans le passé ni ailleurs, Rousseau le sait et l'affirme, c'est un concept dont l'intérêt réside dans l'expérience de pensée. Il ne s'agit pas d'imaginer la préhistoire, ou des cultures primitives, mais simplement d'imaginer par soustraction une société qui n'a jamais existé: que se passerait-il sans les lois et la civilisation? b) La loi du plus fort: Selon Rousseau, qui décrit le raisonnement dans son livre Le contrat social (1762), si nous vivions à l'état de nature sans loi, sans civilisation, sans morale, sans chefs, sans organisation sociale, alors ce serait la loi du plus fort. C'est-à-dire le chaos, car personne n'est assez fort pour rester le plus fort bien longtemps. Le plus fort peut effectivement casser la gueule de son voisin pour prendre ce qu'il veut... Jusqu'à ce que son voisin discute avec d'autres faibles et forme une alliance pour aller casser la gueule du plus fort à plusieurs. Ou tout simplement: lui mente et le piège pour que le plus fort aille voir ailleurs ou rencontre un destin funeste. Ou encore: lui mente et le trahisse, en l'égorgeant dans son sommeil ou en empoisonnant sa boisson. Ce qui compte, c'est que la loi du plus fort n'étant fondée sur rien d'autres qu'une obligation pratique d'obéir au plus fort, il suffit de se débarrasser du plus fort pour être débarrassé de l'obligation (et tuer quelqu'un n'est jamais si difficile, le corps humain est fragile et les moyens nombreux). D'où la nécessité de passer à une forme supérieure d'organisation, une vraie loi qui reposerait sur autre chose que la force. c) Le contrat social: les individus forts ou faibles passeraient alors un contrat, ils renoncent à leur droit naturel d'exercer la violence, et remettent ce droit à une autorité. Cette autorité n'est pas dans les mains du plus fort, c'est un principe de loi (au tribunal, si j'assassine le juge, la loi est toujours la même et son autorité est encore légitime, un autre juge s'occupera de mon procès: l'obligation d'obéir au principe de la loi ne peut pas disparaître en se débarrassant de l'exécutant de la loi, ce nouveau régime du principe n'a plus rien à voir avec le chaos qui régnait dans la loi du plus fort). Cette autorité politique peut être incarnée par une figure de force: un roi par exemple. Mais lorsque le roi meurt, l'Etat et les lois demeurent (c'est le sens de l'expression "le Roi est mort, vive le Roi": la personne physique peut mourir, mais l'autorité politique qu'elle incarnait temporairement existe toujours). Et au final, un roi n'est qu'une façon d'incarner l'autorité politique, dont l'Etat n'a pas nécessairement besoin: par exemple la Suisse n'a pas de roi, pourtant ses institutions sont plus stables et sa population plus respectueuse des lois qu'en Thaïlande ou au Royaume-Uni. 2° Si on se limite au début du texte, c'est la propriété privée qui est à l'origine du passage de l'état de nature à celui de société civile. Pourtant, Rousseau sort assez vite de cet exemple simpliste, qui était visiblement écrit pour accrocher le lecteur. Ce qui assure le passage, c'est en fait une accumulation d'idées successives, renforcées au fil des générations, qui ont lentement fait dériver l'humanité vers la société civile.
  5. Calliclès

    Spinoza

    Bon, d'une part désolé d'avoir pris autant de temps pour répondre. Ce texte est assez obscur, mais en partie parce qu'il est tronqué. L'immense problème pour l'analyse de cet extrait, c'est qu'on ne sait pas de quoi parle Spinoza. "l'amour d'une chose éternelle et infinie", d'accord, mais de quoi parle-t-on? Des mathématiques? Du Graal? De l'âme? D'une vérité mystique? De dieu? Il faut aller voir le texte complet et son analyse pour comprendre. Déjà, prenons le texte de Spinoza dans son entier, sans couper "Et par une méditation assidue j’arrivai à voir que, pourvu que je pusse m’engager à fond, j’abandonnais des maux certains pour un bien certain. Je me voyais en effet, plongé dans le plus grand danger et forcé de chercher de toutes mes forces un remède, quoique incertain ; de même qu’un malade atteint d’une maladie mortelle, et qui prévoit une mort certaine à mois qu’il n’applique un remède, est contraint de le chercher de toutes ses forces, si incertain qu’il soit ; car, c’est en lui que gît tout espoir. Or touts les buts que poursuit la foule, non seulement ne fournissent aucun remède pour la conservation de notre être, mais encore l’empêchent, étant souvent cause de la perte de ceux qui les possèdent, et toujours cause de la perte de ceux qui en sont possédés. Il y a en effet, de très nombreux exemples de gens qui, à cause de leurs richesses, ont souffert la persécution et jusqu’à la mort, ainsi que de gens qui, pour acquérir des biens, se sont exposés à tant de dangers que, finalement, ils payèrent de leur vie, leur bêtise. Et non moins nombreux sont les exemples de ceux qui ont souffert très cruellement pour obtenir ou conserver des honneurs. Innombrables enfin sont les exemples de gens qui ont hâté leur mort par des excès de volupté. Ces maux, à la réflexion, me semblèrent provenir de cela seul que toute notre félicité ou infélicité dépend d’une seule chose, à savoir, de la qualité de l’objet auquel nous adhérons par l’amour. En effet, jamais des disputes ne naîtront à cause d’un objet qui n’est pas aimé ; on n’éprouvera nulle tristesse s’il périt ; aucune envie, s’il est possédé par un autre, aucune crainte, aucune haine et, pour le dire en un mot, aucune commotion de l’âme. Tout cela a lieu, par contre, dans l’amour des choses périssables, comme le sont toutes celles dont nous venons de parler. Mais l’amour d’une chose éternelle et infinie nourrit l’âme d’une joie pure, qui est exempte de toute tristesse ; ce qui est éminemment désirable et doit être recherché de toutes nos forces. Or ce n’est pas sans raison que j’ai employé ces mots : pourvu que je pusse m’engager à fond. En effet, si clairement que je perçusse tout cela par mon esprit, je ne pouvais cependant pour cela renoncer entièrement à l’avarice, à la passion charnelle et à la gloire. Je voyais seulement que, tant que l’esprit s’attachait à ces pensées, il se détournait des faux biens et réfléchissait sérieusement au projet nouveau (de la recherche du vrai bien). Ce qui me fut d’une grande consolation. Car je voyais que ces maux ne sont pas d’une nature telle qu’ils ne veuillent céder aux remèdes. Et bien qu’au début ces intervalles (dans lesquels l’esprit se détachait des faux biens) fussent rares, et d’une durée extrêmement brève, cependant, après que le vrai bien me fut de plus en plus connu, ils devinrent plus fréquents et plus longs. Surtout après que j’eus vu que l’acquisition de l’argent, la passion charnelle ou la gloire ne nous font du tort que tant qu’elles sont recherchées pour elles-mêmes et non comme moyens en vue d’autre chose. Par contre, si on les recherche comme moyens, on en usera avec mesure et elles ne nous nuiront aucunement. Au contraire, ainsi que nous le montrerons en son lieu, elles contribueront grandement à nous mener au but pour lequel on les recherche." L'extrait donné à analyser à coupé les exemples du raisonnement, ce qui est dommage car ils permettaient de mieux comprendre le propos. Déjà, nous ne savons toujours pas ce que serait cette "chose éternelle et infinie", mais nous avons des exemples de ce à quoi elle s'oppose: l'argent, les honneurs, la volupté. Spinoza oppose le temporaire à l'éternel. D'une part ce texte décrit une recherche de bonheur, mais il fonde le bonheur sur la recherche d'une "chose éternelle et infinie". Ce qu'elle est, au fond, c'est la recherche elle-même: la connaissance et la liberté.
  6. Calliclès

    Dissertation philosophie

    C'est un sujet intéressant, formulé de façon un peu lourde. Commençons par examiner les termes: "Est-ce que nous sommes libres de décider par nous-mêmes de notre propre nature?" A première vue, la question est un non-sens: comment peut-on être libre de décider de sa propre nature? Est-ce qu'un loup peut décider de ne pas avoir envie de chasser? Si c'est notre nature, alors par définition nous ne la choisissons pas. Ensuite, ce redoublement "de décider par nous-mêmes", ce qui signifie que ça ne peut pas être un choix biaisé ou une ruse de la nature. Pourtant, la question n'est pas si absurde, puisque nous avons de nombreuses pratiques qui relèvent de de la modification choisie de nos attributs naturels. Parfois c'est une tradition culturelle dont le sens est perdu depuis des millénaires: la circoncision par exemple. Des fois, c'est un choix esthétique plutôt rationnel: l'orthodontie, finalement, c'est modifier sa propre dentition pour son confort, sa beauté et éviter d'éventuelles complications. Nous avons des possibilités médicales et culturelles qui posent de nouveaux choix moraux: contrairement au lion, aux abeilles ou à l'araignée, les humains peuvent discuter de bioéthique. Mais les exemples ne s'arrêtent pas là, nous avons en fait beaucoup de béquilles pour modifier notre propre nature: les antibiotiques, les vaccins, la chirurgie... Et même modifier l'avenir génétique de notre famille, par choix: quand une femme fait un diagnostic prénatal et se rend compte que son foetus a une anomalie génétique (la trichromosomie 21, par exemple), elle peut choisir d'avorter. Et ce choix est compréhensible pour des raisons sociales ou économiques: élever un enfant handicapé coûte cher, et on a peu de chances de le voir devenir indépendant et heureux quand on sera vieux. Dans certains pays comme l'Islande ou les Pays-Bas, le choix d'avorter un foetus atteint de maladie génétique est si courant que ces anomalies disparaissent de la population: il n'y a plus aucune naissance de trichromosomiques 21 en Islande depuis des années. Au final, nous vivons dans une société où les individus choisissent de changer leur nature. Et ça arrive en permanence, en fait. Que l'on parle de corrections mineures: porter un appareil dentaire à l'adolescence pour avoir des dents mieux alignées à l'âge adulte. Ou d'un eugénisme médical et préventif: avorter les foetus malformés. De renforcements biologiques (les vaccins) ou technologiques (les pacemakers). Ou encore de modifications psycho-sociales, car les normes sociales viennent contrarier les instincts naturels: j'ai été conditionné à ne pas frapper mon voisin pour coucher avec ma voisine, par exemple. Ou encore de choix éthiques: un végane peut renoncer à la viande, qu'il pourrait digérer sans problème, par sensibilité à la cause animale et aux problèmes écologiques de l'élevage de masse. Si le loup et le lion n'ont pas la possibilité biologique de renoncer à la viande (ils ne sont pas équipés pour mastiquer ou digérer des fibres végétales), nous pouvons nous contenter de végétaux avec quelques suppléments: tuer pour manger est devenu un choix éthique et social, ce n'est plus une nécessité naturelle. Et si les développements les plus récents (pacemakers, vaccins, pilule contraceptive, thérapie génique, etc...) nous focalisent sur la modernité, cette problématique est en réalité très ancienne. Les archéologues retrouvent parfois des crânes millénaires qui ont subit une trépanation et ont cicatrisé. Les paléontologues retrouvent des squelettes préhistoriques d'handicapés physiques qui ont vécu jusqu'à soixante ans: leur tribu a pris soin d'eux, contrariant la nature par leurs soins. Et si toute notre culture, de la morale à la médecine, ne reposait pas sur notre tendance à contrarier la nature?
  7. Calliclès

    Spinoza

    Je te répondrai demain, laisse-moi le temps de chercher le texte pour le sourcer.
  8. Calliclès

    Spinoza

    Avec plaisir, je te dirais ça dès que tu aura posté le texte en question...
  9. La question de ton ou ta prof d'histoire me paraît claire et la consigne facile à suivre. Tu dois décrire la photo dans un premier temps, et surtout dire d'où elle sort (en histoire, un document n'a aucun intérêt si on n'arrive pas à le dater et le sourcer). Donc: qu'est-ce que c'est, de quand ça date et d'où ça vient? Ensuite, tu dois établir un lien entre ce document et des mots-clés... que tu as écris toi-même: facile, tu sais pourquoi tu as sélectionné ces mots, non? Ici: féminisation: on observe la féminisation du travail. A l'époque, les femmes n'avaient pas le droit de vote (promis par De Gaule en 1944, effectif pour une élection nationale en 1948), mais elles avaient obtenu le droit d'étudier, de passer le baccalauréat et même de s'élever au-delà (les femmes ont le droit d'entrer au lycée à partir de 1919). On peut dire beaucoup de choses de cette féminisation: d'une part les femmes ont toujours travaillé à différents niveaux, mais rarement à poste égal ou fonction égale. C'est une féminisation dans la mesure où des emplois généralement masculins sont donnés à des femmes, et on prévoit un parcours éducatif pour les femmes. Mais on peut aussi se demander si ce n'est pas une conséquence indirecte de la Première Guerre Mondiale: avec le massacre d'une partie conséquente de la population masculine, la guerre a forcé la société française à se réorganiser, des femmes ont fait tourner des usines et de nombreux commerces, mais ont aussi pris des postes administratifs en remplaçant des hommes envoyés au front. A la fin de la guerre, les soldats reviennent et retrouvent de nombreuses femmes habituées aux responsabilités et aux travaux de force, qui ont un salaire. Et puisque de nombreux hommes ne sont jamais revenus prendre leur poste, la société est transformée définitivement: les femmes s'intègrent dans différentes couches du monde du travail, pas question de faire machine arrière. Ce qu'on voit dans cette usine, ce sont les femmes d'après: celles qui n'ont pas forcément travaillé pendant la guerre, mais qui ont profité de l'ouverture du baccalauréat féminin à partir de 1919. Elles ont grandi en se demandant ce qu'elles allaient faire, et pas seulement qui elles allaient épouser, certaines hautes écoles ont ouvert leur recrutement aux femmes quand elles étaient adolescentes. Enfin, on peut se faire la réflexion que l'informatisation a supprimé ces emplois. Aujourd'hui, il n'y a certainement pas une salle pleine de dactylographes dans les bureaux d'une usine Renault, mais une petite salle de reprographie avec un photocopieur industriel, du genre qu'on utilise dans les lycées. Et tous les cadres disposent d'un ordinateur et font leur courrier eux-même au lieu de confier les messages à des secrétaires.
  10. Ce passage a été sauvagement tronqué et le texte original est bien plus clair. Reprenons l'Ethique à Nicomaque, livre III, chapitre 5, référence 1112b: "Dans le domaine des sciences, celles qui sont précises et pleinement constituées ne laissent pas place à la délibération: par exemple, en ce qui concerne les lettres de l'alphabet (car nous n'avons aucune incertitude sur la façon de les écrire). Par contre, tout ce qui arrive par nous et dont le résultat n'est pas toujours le même, voilà ce qui fait l'objet de nos délibérations: par exemple, les questions de médecine ou d'affaires d'argent. Et nous délibérons davantage sur la navigation que sur la gymnastique, vu que la navigation a été étudiée d'une façon moins approfondie, et ainsi de suite pour le reste. De même nous délibérons davantage sur les arts que sur les sciences, car nous sommes à leur sujet dans une plus grande incertitude. La délibération a lieu dans les choses qui, tout en se produisant avec fréquence, demeurent incertaines dans leur aboutissement, ainsi que là où l'issue est indéterminée. Et nous nous faisons assister d'autres personnes pour délibérer sur les questions importantes, nous défiant de notre propre insuffisance à discerner ce qu'il faut faire. Nous délibérons non pas sur les fins elles-mêmes, mais sur les moyens d'atteindre les fins. Un médecin ne se demande pas s'il doit guérir son malade, ni un orateur s'il entraînera la persuasion, ni un politique s'il établira de bonnes lois, et dans les autres domaines on ne délibère jamais non plus sur la fin à atteindre. Mais, une fois qu'on a posé la fin, on examine comment et par quels moyens elle se réalisera; et s'il apparaît qu'elle peut être produite par plusieurs moyens, on cherche lequel entraînera la réalisation la plus facile et la meilleure." Je m'arrête là, mais ce texte continue sur les recherche des fins et des moyens, ce qui intéresse Aristote étant la méthode d'investigation intellectuelle. Je comprends tout à fait qu'on coupe un texte donné aux élèves, pour aller plus vite et ne pas les effrayer. Mais là ton professeur a coupé absolument tous les exemples de la première partie, c'est donc le raisonnement brut et bien moins pédagogique. Il me semble important de noter que dans le texte en Grec ancien, les sciences "précises et pleinement constituées" sont dites αύτάκρησ, c'est-à-dire autonomes, suffisantes, dans lesquelles il n'a rien à rajouter. Je m'appuie sur la traduction et les notes de J. Tricot, publiées chez Vrin, comme ton ou ta prof. Pour analyser ce texte, il faut que tu y réfléchisse un peu, que tu le relise trois fois, et que tu rédiges un petit paragraphe d'introduction, dans lequel tu vas aligner les réponses à quatre questions, que voici: 1) De quoi ça parle en général? (c'est le thème) 2) Quelle est la question posée par le texte? (c'est la problématique) 3) Et quelle réponse donne l'auteur? (c'est sa thèse) 4) Et quelles sont les étapes de son argumentation? (c'est le plan) Une fois que tu as rédigé cette intro, tu dois commenter phrase par phrase. Je dois te prévenir, néanmoins: je pense que ton ou ta prof a charcuté ce passage d'Aristote un peu vite, le coupant en plein raisonnement. Donc ne sois pas trop exigeant avec toi-même: ce texte a été amputé d'une partie de sa cohérence interne, te demander de la retrouver est une tâche ingrate. Donc concentre-toi sur ce qui est le plus clair: la distinction des moyens et des fins, la cause et les buts de la délibérations.
  11. Calliclès

    DISSERTATION PHILOSOPHIE

    Salut, Dans un premier temps: tu as quelques bonnes idées au brouillon, reste à sa voir si tu vas réussir à les utiliser. Tu as placé du Kant, du Jeremy Bentham, on commence bien. Mais ce n'est qu'un brouillon. Tu dois d'abord exprimer l problème de ce sujet (ici: comment être heureux peut-il être un but moral, si on a une conception égoïste du bonheur? Et à quoi servirait la morale si elle ne rendait pas heureux en définitive?) Tu dois tenter de définir le problème dans l'intro, et de le formuler dans une question: la problématique. Ensuite, tu vas définir les termes. Est-ce qu'on parle de son bonheur propre, ou du bonheur commun? De quelle morale parle-t-on, puisqu'il y a différentes acceptions du terme? Ensuite, tu peux commencer à étaler tes arguments, mais à condition de faire un plan qui progresse par étape d'une réponse à une autre. IMPORTANT: il ne s'agit pas de faire des parties bêtement contradictoires, du genre "dans une première partie, on verra qu'on peut être heureux en étant immoral, et dans un second temps nous verrons qu'en fait non, et on fera une troisième partie si j'ai le temps". Si tu abandonnes une position en cours de route, en passant de la première à la deuxième partie, tu dois faire une transition pour expliquer pourquoi. Ta réponse doit être décisive et prendre parti (exemple: dans une première partie nous avons vu qu'on pourrait apparemment atteindre le bonheur en étant immoral et égoïste, mais que cette idée se révèle fausse, puisqu'on atteint seulement une satisfaction restreinte, il faut donc chercher une autre solution dans la deuxième partie).
  12. Calliclès

    vérité et raison

    Réponse courte: non, mais... Réponse longue: Si l'accès à la vérité dépendait de la culture, il n'y aurait pas de vérité universelle. Il y aurait autant de résultats possibles à une opération qu'il y a de langues ou de religions dans le monde. Or ce n'est pas le cas: si l'écriture d'une équation peut varier d'une culture à l'autre, le raisonnement et la réponse sont universels. Cependant, comment apprendre à accéder à la vérité, sinon par la culture? C'est la plus ou moins grande place accordée à la science qui permet de progresser dans ce domaine. Par l'idéologie et l'arrière-plan ontologique qu'elle transmet, une culture peut plus ou moins favoriser l'éducation et la recherche. Exemple: Sans surprise, on n'attend pas que le prochain prix Nobel de Physique soit un scientifique de Kaboul qui a grandi chez les Talibans, car la politique culturelle de l'Afghanistan envers les sciences et la recherche est désastreuse (les Talibans de retour au pouvoir ont pris comme première mesure de diminuer l'accès à l'éducation des femmes, des universitaires ont fui ou cessé leur activité, les universités voient leur budget diminuer, la liberté d'expression est en chute libre, ils s'acheminent vers un obscurantisme assumé), on s'attend plutôt à ce qu'il ou elle vienne d'un pays qui a un réseau universitaire développé et bien financé, quelque part en Europe, aux Etats-Unis ou au Japon par exemple. La culture, dans l'accès à la vérité, peut servir de frein ou d'accélérateur selon les conditions. Pour la science particulière qu'est la primatologie, les scientifiques occidentaux étaient en retard au cours du XXe siècle, c'était un domaine un peu méprisé de la biologie pour une raison culturelle ancienne: l'occident méprise les singes et les associe à des créatures grotesques qui essaient d'imiter l'humain (d'où notre expression "singer"). En Asie, en revanche, la mythologie indienne comporte un dieu-singe populaire, Hanuman, qui s'est exporté dans d'autres pays voisins (devenu Sun Wukong en Chine). Certains des meilleurs primatologues au monde viennent d'Asie. Non parce que nos savants seraient moins capables de comprendre les singes (d'où qu'ils viennent, ce sont des scientifiques professionnels), mais parce que lorsque les universités et les instituts de recherche attribuent leurs crédits, les Occidentaux dépensent moins pour la recherche sur les primates, culturellement le sujet leur paraît moins sérieux.
  13. Ah, si tu es complètement larguée par la méthode (votre prof vous a donné un document assez long, qui me semble clair), voici mon conseil: 1) respire un grand coup. 2) Tu vas faire un premier petit paragraphe d'introduction, dans lequel tu vas écrire a) de quoi ça parle (de liberté), b) quel problème philosophique ça pose (le critère de la liberté), c) quelle réponse ça donne à ce problème (la raison est le critère de la liberté), et d) le plan du texte. 3) le texte est en deux paragraphes, ça tombes bien, Spinoza est un mec qui applique ses propres conseils et suit un méthode rationnelle: il y a deux parties dans ce texte. J'ai longuement expliqué le plan dans ma première réponse. 4) Une fois que ton intro est rédigée, tu peux passer au commentaire. Ton commentaire doit avoir autant de parties que le texte lui-même (logique, c'est un commentaire linéaire). Commences par expliciter la première phrase, puis dis à quoi elle sert par rapport au reste du texte. Précise le sens des mots utilisés, les concepts évoqués, et dis où on se situe. 5) Fais pareil avec la phrase d'après, puis la phrase d'après... Jusqu'à la fin du texte.
  14. Salut Oriane, Alors moi, je suis ravi de filer un coup de main à des élèves de Tle. Quel que soit le niveau: initié à la philosophie, curieux, dégoûté, peu importe: ça me fait plaisir de vous donner quelques indices et de rappeler la méthode tout en déblatérant sur des auteurs que j'aime profondément. Mais si tu postes un sujet la veille pour le lendemain: c'est trop tard, il fallait s'y prendre avant. Donc essayons de sauver les meubles, je reprends le sujet à minuit passée, voyons voir ce qu'on peut dire de ce passage de Spinoza. C'est un texte qui pose la question de la liberté: suis-je libre, qu'est-ce qui m'appartient vraiment, que puis-je décider? La réponse de Spinoza est relativement simple: on peut se faire dominer par le corps, en étant immobilisé ou empêché de fuir, et on peut se faire dominer par l'âme, par la crainte ou la promesse de récompenses. Le critère de la liberté repose dans la capacité à user de raison. On est d'autant plus libre qu'on est davantage disposé à suivre la raison. Le plan du texte est clair: le premier paragraphe constitue un raisonnement présentant d'abord quatre exemples, avant de les catégoriser (pour l'exemple, imaginons que je te demande quelque chose, n'importe quoi: tu es libre d'accepter ou de refuser, mais cette liberté peut varier selon les conditions, on va le voir). 1) Notre corps peut être dominé matériellement, par des entraves (à quel point es-tu libre de refuser, Oriane, si je te menotte au radiateur?) 2) Notre corps peut être piégé matériellement (à quel point es-tu libre si je te coince nue et sans arme dans une pièce sans fenêtre, en verrouillant la porte derrière moi?) 3) Notre âme peut être dominée par la crainte (à quel point es-tu libre si je te menace d'une mort atroce et douloureuse, toi ou des membres de ta famille? Si j'ai un revolver braqué sur la tête de ta petite soeur, pas besoin de t'enchaîner au radiateur). 4) Notre âme peut être dominée par la promesse de récompenses (à quel point es-tu libre si je mets vingt mille euros sur la table pour que tu fasses ce que je te demande? Et cent mille euros? Un million?) Spinoza conclue ce paragraphe en rangeant ces exemples dans des catégories: les cas 1 et 2 sont une domination du corps, mais les cas 3 et 4 sont une domination de l'âme. Donc on peut être dépossédé de notre liberté dans notre corps ou dans notre âme (ou les deux en même temps, d'ailleurs). Spinoza enchaîne sur la suite du raisonnement dans le deuxième paragraphe: Il rajoute que la "capacité intérieure de juger" peut être faussée, par un mensonge. Si je ne t'inflige aucune des contraintes évoquées dans les cas 1 à 4 (menottes, piège, menace, promesse), mais que je te donne une fausse information (par exemple: "il faut que tu acceptes, sinon ta mère va mourir, c'est le seul moyen"), il est possible que tu prennes librement la décision de m'obéir, mais que ce raisonnement repose sur de fausses prémisses: tu as été trompée. Spinoza en vient donc à sa thèse: ce qui permet d'être vraiment libre, c'est la capacité à "user droitement de la raison". Donc de former un jugement libre (sans les contraintes des cas 1 à 4), et éclairé (qui ne soit pas trompé par de fausses informations). Spinoza rajoute deux choses en sous-texte, qui ne sont pas faciles à saisir mais participent lourdement à la doctrine de l'auteur: 1) qu'il y a des degrés de liberté. Ce n'est pas une logique binaire, dans laquelle tu es soit libre, soit contrainte: tu es plus ou moins libre selon ta capacité à user droitement de la raison (par exemple, lorsque tu es trompée par un mensonge, tu es certes privée de liberté réelle, mais tu es plus libre que si tu étais enchaînée au radiateur). Pour Spinoza la liberté est un gradiant, on peut nuancer les degrés de liberté selon la situation, c'est un système complexe. 2) La liberté consiste à suivre des règles, mais celles de la raison. Donc être libre, ce n'est pas faire ce qui nous fait envie (cela, ce serait juste suivre les caprices de ses désirs changeants au fil du temps: je veux une glace, je veux aller au parc, je veux voyager, puis rentrer à la maison, puis manger une autre glace, puis... suivre la dernière pulsion en cours n'est pas être libre, ce serait plutôt être esclave de ses envies. Et dans notre monde actuel de l'image et de la marchandise, une personne qui confond "être libre" avec "suivre ses envies" se fera avoir par la première pub qui passe, changera d'avis à la seconde pub, et finira ruinée bien avant d'être à l'abri des messages publicitaires). Être libre pour Spinoza, c'est suivre un cheminement rationnel. Suivre les contraintes de la raison n'est donc pas un manque de liberté: c'est la liberté elle-même.
  15. Calliclès

    la vérité

    Ne me remercies pas trop vite: ce sujet est très spécifique et étrangement biaisé. Dis-moi après la correction si ça s'est bien passé.
  16. Calliclès

    la vérité

    Je trouve ce sujet particulièrement étrange dans la mesure où il fait appel à une expérience de pensée. Réponse courte: oui, mais... Réponse longue: il faut déjà définir ce que sont ces vérités universelles, et pourquoi la raison est universelle également. Nous sommes capables de d'accéder à des vérités vérifiables par tous les êtres rationnels, comme des théorèmes mathématiques ou des démonstrations logiques, ou encore des lois naturelles que nous exprimons en langage mathématique (c'est ce que fait la physique). Notre raison semble universelle dans la mesure où nous sommes capables de communiquer avec d'autres êtres humains et de nous accorder sur ces vérités universelles. De fait, les mathématiques ne sont pas dépendantes de la culture, seulement la façon dont on les exprime (si l'Indien Brahmagupta a inventé le zéro pour faciliter l'écriture mathématique, le concept de zéro existait déjà, il était exprimé par un vide dans le calcul avant que Brahmagupta n'entoure ce vide pour créer un symbole: 0 ). Et de fait, lorsque des compagnies internationales discutent, elles peuvent se disputer sur le protocole, la signification des gestes et des couleurs dans une réunion, et sur les taux de taxation de leurs factures... mais pas sur les calculs qui permettent ladite facture: aucune compagnie ne peut en gruger une autre en prétendant que 2 et 2 font 5. Ces lois mathématiques font parties des vérités universelles. Maintenant, plaçons-nous dans l'expérience de pensée: et si notre raison n'était pas universelle? Si nous avions des raisons particulières, capables de se comprendre entre elles par des symboles communs, un langage, mais inégalement capables de découvrir des vérités universelles? Cela nous empêcherait-il de découvrir des vérités universelles? Non, car dans le grand nombre de cerveaux, et donc de raisons particulières disponibles, certains finiraient par tomber sur des lois universelles. Parfois par erreur, parfois par tâtonnement (méthode empirique), et on peut imaginer que dans un nombre suffisamment grand d'esprits irrationnels, on finirait par trouver un esprit rationnel (ou très proche de la raison sur de nombreux points), ce seraient les génies de ce monde. Mais puisqu'ils vivraient en permanence au contact d'esprits irrationnels, il leur serait impossible de transmettre ces vérités universelles: pas de cours de maths possibles entre esprits irrationnels, qui ont chacun leur singularité dans l'irrationnel. Les découvertes universelles seraient des événements rares et pratiquement impossible à communiquer. Dès lors, les rares génies de ce monde seraient solitaires et isolés, ils comprendraient peut-être l'universalité de leur découverte mais ne pourraient pas l'enseigner. Pire, ils seraient peut-être considérés comme des fous ou des sorciers au milieu d'une société irrationnelle. On peut seulement espérer que ces découvertes universelles aient une application pratique facile à comprendre pour des esprits irrationnels. Il n'y aurait pas besoin pour eux de comprendre quoi que ce soit, mais juste d'apprendre une règle qui fonctionne, et de l'utiliser pour la simple raison qu'elle fonctionne, tandis que les autres échouent. On verrait ainsi de nombreux techniciens appliquer des formules et des théorèmes qu'ils ne comprennent pas, sans autre raison que les autres tentatives, qui s'appuient sur d'autres règles, mènent à l'échec de leur projet. Ainsi, par l'intelligence collective d'esprits individuellement fermés à l'universalité, on verrait émerger un monde où certaines découvertes ont fait école et sont devenues des traditions. Bien sûr, dans la population irrationnelle de nombreuses personnes continueraient de faire n'importe quoi, incapable de comprendre la règle, ou même l'intérêt de suivre une règle. Simplement, leurs projets échoueraient systématiquement et ne laisseraient pas de trace, tandis que les constructions utilisant une règle universelle laisseraient des monuments et autres productions visibles. On peut imaginer une sorte d'efficacité culturelle qui finirait avec le temps par sélectionner les méthodes en accord avec des vérités universelles, quelle que soit l'hostilité et le manque de méthode des individus irrationnels composant cette société, de la même façon que les abeilles domestiques font des rayons de cire hexagonaux. Non parce qu'elles comprennent mathématiquement pourquoi l'hexagone est le polygone qui a le rapport périmètre/surface le plus économique, et qu'elles sauraient le calculer, le démontrer et l'enseigner aux autres abeilles. Mais simplement parce qu'elles font leurs rayons de miel avec le moins de cire possible, et que cette seule économie de matière suffit à refermer les rayons en hexagone.
  17. Ce n'est pas une dissert, mais un commentaire (et un plutôt facile): Le problème du texte, c'est le critère à partir duquel on accorde une considération morale à des êtres vivants. Et la réponse de l'auteur est claire, simple et évidente, énoncée à la fin du texte. Ce texte a un plan simple en deux parties. Méthode: Tu dois introduire ton commentaire de texte en précisant: 1) le thème: de quoi parle le texte en général. 2) le problème: à quelle question répond ce texte, quel problème philosophique il aborde. 3) la thèse: quelle réponse claire ce texte prétend apporter à cette question. 4) le plan: quelles sont les étapes de l'argumentation. Clarification sur les allusions un peu rapides de ce texte: "Les Français ont déjà découvert que la noirceur de la peau n'est en rien une raison pour qu'un être humain soit abandonné sans recours au caprice d'un bourreau." cette phrase fait allusion à la Société des amis des Noirs, une association d'intellectuels français du XVIIIe siècle opposés à l'esclavage, et dont les arguments ont porté pendant et après la révolution (la France a été un des premiers pays au monde à l'interdire l'esclavage des Africains dans ses colonies en 1794, mais un petit Corse nerveux est revenu sur cette avancée et a rétabli l'esclavage en 1802, et il fallut attendre d'autres bouleversements pour abolir définitivement l'esclavage en 1848 avec la Seconde République). "la façon dont se termine le sacrum" le sacrum est l'os qui soude la colonne vertébrale au bassin. Nous faisons partie des grands singes, chez qui le sacrum se termine par une petite pointe vestigiale: le coccyx. Mais chez de nombreux mammifères, qui ont le bassin disposé différemment, le sacrum se prolonge par d'autres vertèbres pour structurer un organe que nous n'avons pas: une queue. "Est-ce la faculté de raisonner, ou peut-être celle de discourir ? Mais un cheval ou un chien adultes sont des animaux incomparablement plus rationnels, et aussi plus causants, qu'un enfant d'un jour, ou d'une semaine, ou même d'un mois." difficile, pour un initié à la philosophie, de ne pas y voir une allusion au texte de Descartes sur les animaux, dans le Discours de la méthode, livre 5. Pour Descartes, les animaux ne sont ni pensants ni parlants, ce sont donc des machines organiques. D'autre part, Descartes croyait que les animaux avaient une âme animale, radicalement différente des âmes humaines, d'une autre nature. Donc Descartes justifie la frontière que trace notre culture entre l'homme d'un côté, et l'animal de l'autre. De nos jours, ces catégories sont du domaine du passé pour les biologistes, qui ne parlent plus de "l'animal" au singulier (car il y a bien plus de différences entre un poulpe et un crocodile qu'entre un humain et macaque, il y a des animaux très différents dans leurs perceptions du monde et leurs capacités à le modifier). De plus, n'importe quel biologiste sait que l'humain est un grand singe parmi d'autres (et pas forcément le plus sympathique: le primatologue Franz de Waal dit "le plus empathique de tous les primates" pour parler du... Chimpanzé Bonobo, et pas de l'Humain).
  18. Calliclès

    Malebranche

    Ce texte porte sur l'universalité de la Raison. Ce qui est étrange de la part d'un chrétien aussi fervent que Malebranche (mais puisqu'il a formé sa propre théologie, comme tous les philosophes post-Renaissance, il fut mis à l'index par le Vatican). La thèse de Malebranche est que la Raison est nécessairement universelle, sinon les différents humains de part et d'autre de la planète ne déduiraient pas les mêmes lois nécessaires de la nature (telles que 2 et 2 font 4). Ce qu'apporte le second exemple ("préférer son ami à son chien") est la supériorité de la Raison sur les sentiments. On peut préférer son chien à ses amis, dans l'émotion (de nombreuses personnes à moitié séniles ne manquent pas de s'en vanter: elles préfèrent leurs animaux aux gens). Mais rationnellement, on sait que l'esprit de notre ami est, comme le nôtre, capable d'accéder à la Raison, et que notre chien ne partage pas cette capacité (on n'a jamais vu un chien mathématicien). Donc notre ami a un niveau d'existence supérieur et doit être préféré à un animal. NOTE: Malebranche croyait que les animaux n'avaient pas les mêmes sensations que nous, et notamment qu'ils n'avaient pas la même perception de la douleur (d'où la légende, historiquement infondée, selon laquelle il battait sa chienne en prétendant qu'elle n'avait pas de sensations, cette anecdote est fausse mais elle illustre bien la radicalité de différence humain/animal à laquelle croyait Malebranche). D'autre part, rajoutons qu'il était toujours en train de raisonner à l'intérieur d'une conception religieuse des êtres et de la nature: pour Malebranche les animaux n'ont pas d'âme et sont ontologiquement inférieurs aux hommes. Ces arguments semblent beaucoup plus étranges à notre époque, puisque notre compréhension du vivant a largement augmenté, et que nous savons que différents animaux ont des niveaux de perception et de conscience différents, mais que les mammifères au moins ne sont pas radicalement différents des humains, ces grands singes sans fourrure. La deuxième question trouve une réponse beaucoup plus simple: pourquoi prendre en exemple des Chinois plutôt que des étrangers plus proches de nous, comme les Anglais, les Allemands, les Savoyards ou les Bretons (ces peuples ne faisaient pas encore partie du royaume de France à l'époque de Malebranche) ? Et bien tout simplement pour ne pas être victime d'un mauvais raisonnement, qui consisterait à confondre l'universalité de la Raison et la proximité des cultures. Avec un Italien ou un Espagnol, je partage des racines latines et une ontologie judéo-chrétienne. Nous aurons nos points de désaccord (l'Espagnol défendra peut-être la corrida, que l'Italien et moi trouveront barbares, et l'Italien défendra le vocabulaire spécialisé d'une vingtaines de sortes de pâtes, quand l'Espagnol et moi tomberont d'accord pour dire que toutes les nouilles ont le même goût), mais au final nous auront infiniment plus de points communs que de différences, et nous partagerons beaucoup de références communes, grâce à notre histoire partagée et notre proximité géographique. Ce qui n'est pas le cas d'un peuple aussi éloigné que les Chinois, avec lesquels Malebranche n'a aucun pont culturel: ni la langue, ni l'histoire, ni la religion. Et pourtant, que j'aille en Chine, en Italie, en France ou dans une tribu des forêts humides de la Papouasie Nouvelle-Guinée, nous sommes capables de convenir que 2 fois 2 font 4. Si je suis capable de faire des mathématiques avec un être humain qui partage le minimum de ponts culturels avec moi, c'est que la rationalité mathématique doit être universelle et nécessaire. Pour paraphraser Malebranche: il est possible que je trouve un peuple dont la religion et la langue sont l'inverse de ce que je connais, mais il est impossible de trouver un continent sur lequel une civilisation considère que 2 fois 2 font 5. Malebranche sépare l'accidentel du nécessaire : les différences culturelles sont accidentelles. Les Juifs ne mangent pas de porc, alors que cet animal était considéré comme un met de choix pour les Romains: ces accidents sont dus à l'histoire particulière des peuples, et si l'histoire était différente, leurs coutumes seraient différentes, et l'histoire des peuples aurait pu évoluer de telle façon que les Juifs mangent du porc, alors que les Romains l'interdisent. Mais au contraire, les règles de la nature sont nécessaires: quels que soient les accidents de l'histoire, les résultats des opérations mathématiques sont les mêmes lorsqu'elles sont justes. Le comptable impérial Chinois qui additionnait les revenus des taxes paysannes sur son boulier pendant la dynastie des Han exerçait exactement le même raisonnement que Malebranche, Descartes ou Leibniz lorsque ces philosophes rationalistes faisaient de l'arithmétique.
  19. Calliclès

    Malebranche

    Je te répondrai demain, ce texte est complexe et je suis claqué (je sors de 6h de cours le vendredi).
  20. Pour faire court: un indigène des Caraïbes (ceux que Christophe Colomb a bêtement appelé des "Indiens", puisque ce gros naze était persuadé d'avoir fait le tour du monde et d'être probablement au Japon ou dans les îles avoisinantes, sur la route des Indes... raison pour laquelle nous avons continué, tout aussi bêtement que Christophe Colomb, à appeler ces peuples des "Indiens d'Amérique"), un indigène des Caraïbes donc, n'aurait pas compris le travail bureaucratique d'un ministre, et encore moins pourquoi ce travail était envié. Il aurait préféré la mort à un travail de bureau (notons au passage que Rousseau n'est pas allé leur poser la question, et qu'il parle à leur place). Surtout que, selon Rousseau encore, le ministre n'a même pas la satisfaction d'un travail bien fait. Pour la deuxième phrase, il faut la prendre dans son ensemble: "au milieu de tant de philosophie, etc...", Rousseau veut dire que malgré notre apparence civilisée, nous sommes superficiels, nous affichons un masque social, et nous sommes en fait moins sincères que ces indigènes des Caraïbes ou du Pacifique. Si l'expression "maximes sublimes" te pose problème: des maximes sont des phrases portant une moralité, souvent des règles morales, parfois des remarques, ou des aphorismes. On parle des maximes de la Rochefoucauld par exemple.
  21. Tu as déjà plein d'idées, tu as un brouillon. Ecris tout ça au brouillon: l'hypermnésie, l'amnésie, le passage de Nietzsche (je te fais gagner du temps, voici l'origine de cette citation, avec une explication: https://la-philosophie.com/nietzsche-oubli-condition-du-bonheur ) On n'est pas obligé d'appliquer la méthode thèse-antithèse-synthèse que tu évoques. Le plus important est que ton raisonnement progresse, on voit beaucoup d'élèves tenter d'assimiler bêtement cette méthode et arriver à une caricature: l'élève dit une chose en synthèse, puis exactement son contraire dans l'antithèse... Et entre les deux, pas de transitions, pas de progression, pas de changement de perspective, pas de réponse à la problématique posée... Donc juste une contradiction logique énoncée scolairement, aveugle à sa propre incohérence. "Alors, dans une première partie nous verrons que l'oubli est nécessaire au bonheur, mais dans une deuxième partie on verra qu'en fait non, et puis je ferais une troisième partie si j'ai le temps." C'est ce que certains profs de philo appellent la thèse-antithèse-foutaise. Dans un premier temps, je te suggère de te concentrer sur une progression: étape 1, étape 2, étape 3, et SURTOUT des transitions entre chaque partie, pour expliquer pourquoi on est allé au bout d'un raisonnement et qu'il faut logiquement passer à autre chose. Tes idées sur l'hypermnésie et l'amnésie sont intéressantes, mais attention à ne pas leur accorder une trop grande place: c'est un sujet sur le bonheur avant tout. De mon point de vue, tu n'as pas encore compris le problème du sujet. Je vais tenter de t'éclairer un peu, de mettre en lumière la tension entre entre deux impossibilités que comporte ce sujet, comme tout sujet de Tle: Le bonheur réside-t-il dans l'oubli? Les patients atteints d'Alzheimer sont certes dans l'oubli, mais ils n'ont pas l'air heureux comme en témoignent leurs crises de colère fréquentes et leurs angoisses profondes. Si on oublie, on risque également d'oublier les souvenirs joyeux qui nous aident à être heureux. Une vie oubliée ne serait pas heureuse: elle serait à reconstruire en permanence, ce qui est sans doute plus angoissant qu'apaisant. A l'inverse, se souvenir de tout serait un problème: on serait incapable de pardonner les offenses toujours présentes à l'esprit, incapables d'oublier les informations inutiles dont nous sommes saturés, ce serait une situation particulièrement angoissante aussi. Alors comment définir ce qu'est une bonne mémoire pour être heureux? Le bonheur réside-t-il dans l'oubli? Et oublier à quel point, selon quels critères? Et oublier quoi? Le souvenir des épreuves douloureuses nous aide à surmonter des épreuves semblables, les oublier serait à la fois supprimer un souvenir triste et les leçons qu'on en avait tirées. Oublier les moments de joie serait nous priver d'un réconfort. Voilà, j'ai pratiquement écrit tout une intro, tu peux l'utiliser si tu veux mais je te conseille de reformuler, et surtout de comprendre par toi-même le problème: comment être heureux sans souvenirs?
  22. La problématique: existe-t-il une servitude naturelle? est viable. Tu as la bonne thèse, à une nuance près: Aristote parle bien de la nature des individus, mais surtout de leur relation. C'est la relation maître-esclave qui est nécessaire naturellement selon lui. Pour le plan, tu as presque tout bon, il faut rajouter un simple détail: la partie "la supériorité des Grecs sur les Barbares" est en fait une sous-partie, c'est un exemple qui illustre le raisonnement présenté plus haut, celui des rôles attribués à chacun par la nature. Tes réponses sont prometteuses! N'hésite pas à revenir, mais je pense que tu n'aura plus forcément besoin d'aide pour les textes.
  23. C'est le style du XVIIIe siècle. En Français moderne, ça donnerait ceci: "l'homme originel est de plus en plus rare, et les philosophes ne voient plus que des hommes modernes fabriqués par la société moderne, avec des émotions modernes, déconnectés de la nature". Rousseau évoque un manque de données pour les philosophes: ils auraient une vue biaisée de la société et de l'humain parce qu'ils n'ont accès qu'à la société moderne. Ils devraient comparer avec des humains d'autres cultures traditionnelles, des "sauvages". C'est un argument qui défend l'intérêt d'étudier ces peuples dits primitifs (et qui ne le sont pas), c'est une défense de ce qui deviendra plus tard l'ethnographie et l'anthropologie. L'imparfait du subjonctif est tellement rare dans le Français moderne, je sais que les élèves sont immédiatement perdus dès qu'ils en voient dans un texte. "eussent" est le verbe avoir à ce temps, troisième personne du pluriel. Pour comprendre pourquoi l'homme moderne fait autant de choses, il faudrait que le "sauvage" comprenne les mots "puissance et réputation". C'est parce que Rousseau considère que le "sauvage" est libre, mais le moderne non. Pour Rousseau, lhomme moderne est en quelque sorte esclave de la réputation sociale, alors que le "sauvage" fait ce qu'il veut. Encore une fois, il faut noter que Rousseau n'a jamais foutu les pieds chez des natifs des Caraïbes (déjà bien décimés avant sa naissance par la colonisation espagnole) pour regarder leur mode de vie. Nos anthropologues modernes savent que les sociétés tribales fonctionnent aussi avec des grades, des statuts sociaux différents pour les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux, et que la réputation est très importante. Donc le "sauvage" libre et sans contrainte, en prise directe avec la nature qu'imagine Rousseau n'existe pas, n'a jamais existé: c'est un concept qu'il construit surtout pour critiquer les vices de sa société dite civilisée.
  24. Ce texte est un magnifique exemple de généralisation abusive. Ou comment on peut prendre un raisonnement de réduction des événements à une loi scientifique (ici: la reproduction sexuée), et tenter la même réduction à d'autres phénomènes qui ne sont pas du tout de la même nature et ne répondent pas aux mêmes lois, mais pour justifier une idée qui nous arrange bien (ici, partir de la reproduction sexuée pour justifier l'esclavage: balaise!) Que peut-on dire de ce texte (sinon qu'Aristote n'a pas beaucoup demandé leur avis à des esclaves, dans sa vie de citoyen athénien aisé? Est-ce qu'Aristote se faisait servir son vin, tailler ses outils d'écriture et faire ses courses au marché par des esclaves à qui il disait "vous voyez bien que nous avons le même but, et que nous sommes plus efficaces en me laissant aux commandes! Nous sommes comme un corps composé de plusieurs organes, vous êtes les mains, je suis la tête" ?) Si ce sont les éléments de méthode qui te manquent, les voici: Tu dois expliciter un texte philosophique, donc y aller de façon linéaire, phrase par phrase, pour expliquer ce qui est dit. Tu peux voir ça comme l'action de déplier un origami: le texte contient des mots lourds de sens, des phrases qui portent des raisonnements complexes, et tu vas t'arrêter en disant "ici, ce mot renvoie à telle idée, et ensuite elle servira dans cette démonstration". Mais d'abord, comprenons le texte: 1) le thème: de quoi ça parle? Facile, je te le donne: ça parle des relations nécessaires, justifiées par la nature même des membres qui entretiennent cette relation (comme les mâles et les femelles dans le monde vivant). 2) La problématique: à quelle question répond ce texte? Je te laisse trouver, et ce sera plus facile si tu comprends d'abord quelle est... 3) La thèse: c'est le plus important, l'idée centrale du texte, la conclusion logique du raisonnement et des éventuels exemples donnés dans ce texte. 4) Le plan: c'est l'articulation du texte, les étapes logiques du raisonnement défendu par l'auteur. (astuce super-combo: si tu fais un petit paragraphe de dix à quinze lignes dans lequel tu commences par dire quel est le thème, qu'à la phrase d'après tu énonces la problématique, et qu'ensuite tu cites la thèse, et qu'en dernier tu annonce le plan... tu as réussi une introduction de commentaire de texte tout à fait valable). Si tu essaies de procéder par étape, de comprendre les étapes du raisonnement d'Aristote, ça devrait venir facilement. NOTE: on ne demande pas aux élèves français de critiquer les textes qu'ils expliquent... Ce qui me désole, puisque la philosophie consiste en partie à soupeser, donc critiquer des raisonnements. Ici, évidemment, on a affaire à un Athénien du 4e siècle avant l'ère commune... Donc un Grec qui a grandi, a vécu et travaillé dans une société esclavagiste. Et dans les récits des voyageurs, des Aethiopiens à la peau noire jusqu'aux Etrusques d'Italie, des voisins Macédoniens jusqu'aux lointains Bactriens de l'actuel Iran, Aristote n'a entendu parler que de sociétés pratiquant l'esclavage. Donc les relations de maître à esclave lui semblaient aussi naturelles que la démocratie l'est pour nous. Cela nous choque, puisque nous sommes les descendants d'une modernité qui a fait le choix d'abolir complètement l'esclavage légal (mais qui s'accommode encore de quelques formes d'esclavage moderne: on ne proteste pas beaucoup contre une plate-forme numérique de livreurs de pizzas qui vont utiliser leurs maigres revenus pour payer l'essence de leur véhicule de livraison, ni contre une coupe sportive utilisant des stades construits par des ouvriers qui travaillaient pour qu'on leur rende leur passeport pakistanais, par exemple... et on ne se pose pas la question de savoir comment vivent les prostituées vénézuéliennes qui remplissent nos bordels, ni comment elles ont voyagé jusqu'ici...) Aristote fermait les yeux sur les contradictions de l'esclavage, comme beaucoup de nos contemporains ferment les yeux sur des stades de foot qui ont vraisemblablement tué plus d'ouvriers que toutes les pyramides d'Egypte réunies. Et si nous regardions les conditions de vie d'un esclave athénien du 4e siècle avant notre ère, qui n'a ni le droit de vote, ni celui de décider de son travail, mais qui est logé et nourri par son maître tout en étant dispensé d'impôts, et d'un livreur Uber-Eats qui doit se loger, se nourrir et payer son scooter lui-même, nous serions peut-être surpris de la réponse à la question: lequel est le plus riche des deux? Mais je m'égare, le fait est qu'Aristote procède à une rationalisation: il invente un raisonnement capable de justifier un état de fait auquel il est simplement habitué. Puisqu'il voit des relations de dépendance et de domination, il les justifie dans un texte qui est une grande foire aux amalgames: "le maître et l'esclave ont une relation naturelle nécessaire, comme le mâle et la femelle, ou le Grec et le Barbare, et d'ailleurs chez les Barbares ils mélangent tout, donc ils ont des mâles-maîtres et des esclaves-femelles". C'est le bordel, on ne sait plus si on est dans l'excellence ou la médiocrité, si on lit le plus grand penseur systématique de l'Antiquité, celui dont les oeuvres rayonneront pendant mille ans sur l'intelligence humaine, ou si on est en train d'assister à un discours d'Eric Zemmour en train de vomir ses reflux gastriques sur CNews. La leçon à retenir de ce texte, selon moi, est que tous les philosophes, même les plus grands, ont aussi dit de formidables conneries, et qu'on doit garder son esprit critique à tout instant, même dans les pages millénaires d'un auteur qui a fait autorité plus longtemps qu'aucun autre.
  25. Tu as exactement la bonne thèse, bien joué! Pour les parties du texte: on peut le découper en deux grandes parties. D'abord l'explication d'une différence entre l'homme "sauvage" et le civilisé. Puis l'explication de la cause de cette différence. Je te laisse trouver la césure entre les deux. Pour rédiger une intro: 1) présente l'auteur en une seule phrase (pas de wikipédia bombing avec les dates, précise juste son siècle et son mouvement de pensée, c'est largement suffisant). 2) Explique tout de suite le thème du texte. 3) Viens-en à la problématique. 4) Explique la thèse. 5) Annonce le plan. 6) Enjoy!
×
×
  • Créer...
spam filtering
spam filtering